Macron, qui a reçu jeudi Ben Salman pour un dîner de travail à Paris, a fait part au prince héritier saoudien de sa « vive inquiétude » face à l’offensive militaire russe, « son impact désastreux sur les populations civiles et ses répercussions sur la sécurité alimentaire ».

« El presidente de la República y el príncipe heredero de Arabia Saudí han subrayado la necesidad de encontrar una solución al conflicto e intensificar la cooperación para atenuar los efectos en Europa, Oriente Próximo y el mundo », ha señalado el Elíseo en un comunicado publicado este Vendredi.

En ce sens, Macron a présenté à Bin Salmán l’initiative Food and Agriculture Resilience Mission (FARM), lancée par la France avec l’Union européenne (UE), le G7 et l’Union africaine (UA), pour garantir la « sécurité alimentaire mondiale ».

L’Elysée a également précisé que tous deux ont réitéré leur « engagement partagé en faveur de la sécurité et de la stabilité au Moyen-Orient » et de « poursuivre les efforts conjoints pour réduire les tensions de manière durable », tout en soulignant leur volonté d' »approfondir » les relations bilatérales et de « maintenir coordination pour relever les défis régionaux et mondiaux, notamment la lutte contre le changement climatique et ses conséquences ».

Concernant la situation régionale, les deux ont abordé les pourparlers concernant la possible réactivation de l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran, la crise politique et économique au Liban, le cessez-le-feu dans le nord de la Syrie et la guerre au Yémen. De même, Macron a montré sa volonté d’œuvrer pour une « paix juste et durable » et la reprise du dialogue entre Palestiniens et Israéliens.

D’autre part, déjà au niveau bilatéral, le président français a montré la disponibilité des entreprises du pays européen pour « accompagner » le programme de diversification de l’économie saoudienne et a abordé « la question des droits de l’homme en Arabie saoudite », sans donner plus de détails à cet égard et face aux critiques à son encontre pour avoir reçu Bin Salmán, identifié comme responsable présumé du meurtre en 2018 du journaliste Yamal Jashogi à l’intérieur du consulat saoudien dans la ville turque d’Istanbul.

Bin Salmán a envoyé un télégramme de gratitude à Macron tôt ce vendredi après sa visite officielle à Paris. « Je suis heureux d’exprimer à Votre Excellence ma plus profonde gratitude et ma gratitude pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité qui m’ont été réservés, ainsi qu’à la délégation qui m’accompagne », a-t-il déclaré, comme l’a rapporté l’agence de presse d’État saoudienne, SPA.

« Les discussions que j’ai eues avec Votre Excellence confirment notre volonté commune de renforcer l’alliance stratégique dans tous les domaines entre nos pays amis et de travailler au maintien de la coordination et des consultations sur les questions d’intérêt commun (…), visant à réaliser les intérêts de les deux pays et peuples amis et le renforcement de la sécurité et de la stabilité dans la région », a-t-il soutenu.

ÉNERGIE, SYRIE, LIBAN, MOYEN-ORIENT ET IRAN

Dans son résumé général de la réunion, le gouvernement saoudien a mis un accent particulier sur le traitement lors des pourparlers de « l’accélération du rythme des investissements et de la coopération économique, l’amélioration de la coopération dans les énergies renouvelables, y compris l’énergie solaire et éolienne, la coopération sur l’hydrogène propre, l’adhésion aux principes de la Convention sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris ».

De même, « la partie française a salué les efforts et le soutien du Royaume à la trêve au Yémen » avant que les deux pays n’entérinent leur soutien « à la souveraineté, à la sécurité et à la stabilité du Liban » et réitèrent la nécessité d’intensifier les efforts « pour parvenir à une solution globale et juste ». à la question palestinienne selon le principe de la solution à deux États ».

Enfin, les pourparlers ont également souligné « l’importance de parvenir à une solution politique à la crise syrienne qui préserve l’intégrité territoriale de la Syrie et la sécurité de son peuple », ainsi que « les efforts internationaux pour empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire ». pour « s’assurer que le programme nucléaire de l’Iran est pacifique en pleine coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ».

En raison de la crise énergétique actuelle due à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’augmentation de la production de pétrole est à l’honneur et, en fait, a été l’un des sujets de la récente rencontre entre le président américain, Joe Biden, et Bin Salmán, également très critiqué car un rapport déclassifié de la CIA le désigne comme responsable du meurtre de Khashogi.

En effet, le voyage du prince héritier saoudien en France a provoqué un malaise dans les organisations internationales de défense des droits de l’homme. Ainsi, l’organisation Democracy for the Arab World Now (DAWN), conjointement avec l’Open Social Justice Initiative –OSJI, pour son sigle en anglais– et l’ONG TRIAL International, ont porté plainte en France contre Bin Salmán.

De son côté, le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, a demandé à la France dans un communiqué d’intervenir contre Ben Salmán pour la libération des 27 journalistes actuellement détenus dans le pays. « Près de quatre ans après le meurtre du journaliste Jamal Jashogi, la réintégration de Bin Salman dans les relations internationales ne peut se faire au mépris de la vérité et de la justice », a-t-il conclu.

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