Dans une interview télévisée diffusée le 15 décembre, le président français s’est dit toujours déterminé à réformer la France, mais ne s’est pas officiellement déclaré candidat à l’élection présidentielle, quatre mois avant le scrutin.

Pour Emmanuel Macron, l’objectif principal de ce long entretien de deux heures avec les chaînes de télévision TF1 et LCI, intitulé « Où va la France ? » et enregistré quelques jours avant sa diffusion, il s’agissait de défendre les actions et décisions de ses presque cinq années au pouvoir.

La discussion a commencé avec le sujet attendu du Covid-19. Le président français a estimé que la vaccination obligatoire des adultes était « très possible ». En revanche, Macron s’est prononcé sur la vaccination des enfants entre 5 et 11 ans pour s’assurer qu’elle était « souhaitable » mais qu’elle ne serait pas « obligatoire ».

Mais la principale annonce de la nuit a été la confirmation de l’abandon de la réforme des retraites durant cette législature en raison de la crise du coronavirus. Cependant, le président a prévenu que cette réforme reste « indispensable » et a esquissé les contours d’une future version supprimant les « régimes spéciaux », mais au profit de « trois grands régimes » : un pour l’administration publique, un autre pour les travailleurs du secteur privé et un autre pour les indépendants Le rejet de la réforme des retraites avait généré entre 2019 et 2020 un fort mouvement social en France.

Interrogé sur les autres moments de défiance qui ont jalonné son mandat, comme les affrontements avec les agents de santé en raison de leur quotidien difficile pendant la pandémie, Macron a reconnu qu’il aurait pu tenir des propos qui ont offensé certains de ses compatriotes.

« Il y a des mots qui peuvent blesser et je crois que ce n’est jamais bon et même inacceptable ; le respect fait partie de la vie politique et je l’ai appris comme ça », a déclaré le chef de l’Etat.

Gardez l’ambiguïté sur votre candidature

Malgré les multiples questions des deux journalistes sur sa candidature à la présidentielle d’avril 2022, Emmanuel Macron n’a ni confirmé ni rejeté ses projets d’avenir.

L’actuel président a souligné sa « responsabilité » de chef de l’Etat lors de ce pic de la cinquième vague de la pandémie en France pour justifier que ce n’était pas le moment de faire une quelconque annonce de candidature.

« Si la question est de savoir si j’ai de l’ambition pour le pays au-delà d’avril prochain, bien sûr. Mais à l’heure où il y a beaucoup d’agitation et de ressentiment, je dois prendre des décisions difficiles pour passer la cinquième vague. » « On ne peut pas transformer un pays en cinq ans, alors je vais continuer à me projeter et à essayer d’être sérieux. »

Une interview très critiquée par l’opposition

Lors de l’entretien, Emmanuel Macron a attaqué, sans les nommer, certains des prétendants déjà déclarés à la course présidentielle, comme Valérie Pécresse et Eric Zemmour. Et ces candidats, comme toutes les forces de l’opposition, ont à leur tour critiqué durement l’intervention télévisée du président.


Parallèlement à la critique de fond du discours du chef de l’Etat, ce qui a surtout uni les différents candidats, c’est de dénoncer une pré-campagne officieuse de leur part. Ces personnalités de l’opposition ont accusé Macron d’avoir abusé de sa position pour confondre sa position de président de la République et sa campagne de réélection.

L’objectif principal de cette plainte est de compter le temps d’intervention des candidats à l’élection présidentielle. Certains candidats, comme Valérie Pécresse ou Yannick Jadot ont affirmé avoir saisi le CSA, le régulateur français de l’audiovisuel qui a le rôle de juge arbitre dans les campagnes électorales.

Avec l’AFP, l’EFE et Reuters

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