Un accord signé le vendredi 22 juillet 2022 sous l’égide de la Turquie et des Nations unies envisage un corridor maritime pour atténuer la crise alimentaire provoquée par le blocus russe des ports ukrainiens sur la mer Noire. Un jour plus tard, la Russie a attaqué le port d’Odessa.

Ce qui représentait initialement une lueur d’espoir pour l’Ukraine s’est estompé au cours du week-end, suscitant des craintes quant à l’approvisionnement alimentaire mondial. Le pacte signé vendredi qui permet la reprise des exportations de céréales de la région de la mer Noire a été laissé en suspens après que la Russie a lancé des missiles sur le port ukrainien d’Odessa.

Cependant, les parties semblent d’accord pour que l’approvisionnement en céréales reprenne cette semaine. D’une part, Moscou a rejeté les craintes que l’accord puisse être déraillé, affirmant que son attaque de samedi ne visait que des infrastructures militaires.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé l’attaque comme « barbare » montrant qu’on « ne peut pas faire confiance au Kremlin », même si l’un de ses hauts responsables a assuré que la première cargaison de céréales en provenance d’Ukraine pourrait être effectuée depuis Tchornomorsk cette semaine même.

« Nous pensons que pendant les prochaines 24 heures, nous serons prêts à travailler pour reprendre les exportations depuis nos ports », a déclaré le vice-ministre de l’Infrastructure Yuriy Vaskov.

Un accord visant à éviter une crise alimentaire mondiale

La flotte russe de la mer Noire a bloqué les exportations de céréales de l’Ukraine depuis l’invasion de Moscou le 24 février, laissant les pénuries mondiales de blé et la flambée des prix de l’énergie en Europe parmi les effets les plus profonds de la guerre.

Moscou nie toute responsabilité dans la crise alimentaire et accuse les sanctions occidentales de limiter ses exportations de nourriture et d’engrais et l’Ukraine de saper l’accès à ses ports.



Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui effectue une tournée dans plusieurs pays africains, a déclaré qu’il n’y avait pas d’obstacles aux exportations de céréales et que rien dans l’accord n’empêchait Moscou d’attaquer les infrastructures militaires en Ukraine.

De son côté, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a assuré que les Nations unies doivent garantir la levée des restrictions sur les engrais russes pour que l’accord signé vendredi fonctionne.

Avant l’invasion et les sanctions, la Russie et l’Ukraine représentaient près d’un tiers des exportations mondiales de blé.

Avec Reuters et EFE

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