Les hommages au professeur Samuel Paty, assassiné il y a un an dans un acte de djihadisme aux portes de Paris, se sont concentrés ce samedi sur les villes où il a vécu et les lieux où il a exercé son métier d’éducateur. Le Premier ministre français, Jean Castex, a exalté sa figure, le décrivant comme « un homme qui n’aspirait qu’à transmettre les valeurs de liberté, de laïcité et de tolérance ».
Le gouvernement français a étendu ce samedi les manifestations commémoratives et institutionnelles au regretté professeur Samuel Paty, qu’il a qualifié de symbole de la liberté d’expression.
A Paris, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer ont dévoilé une plaque commémorative à l’entrée du ministère de l’Éducation nationale.
« Voici un homme qui a voulu faire son métier, un métier exigeant et parfois ingrat, un homme qui n’aspirait qu’à transmettre les valeurs de liberté, de laïcité, de tolérance, de libre arbitre (…) Alors, rendons hommage à Samuel Paty, c’est rendre hommage à la République. Et avec elle à nos libertés fondamentales qui sont à la fois une garantie et une condition », a déclaré Castex, en compagnie d’autres hauts responsables de l’Administration du président Emmanuel Macron, ainsi que des proches de Paty. .
Le ministre de l’Éducation a ajouté que Paty, 47 ans, a fait « ce qu’on attend d’un enseignant, pour former de futurs citoyens (…) Nous veillerons à ce que sa mémoire reste vivante », a-t-il souligné.
Le Castex a souligné que ce crime rappelle que la France doit rester attachée à la défense de valeurs telles que la liberté, l’égalité et la fraternité, emblèmes nationaux.
Un carré en l’honneur du professeur Samuel Paty
Cependant, au milieu des commémorations d’un crime qui a choqué le pays en 2020, le chef d’état-major a également exhorté la France et l’Europe à lutter contre le djihadisme.
« Les institutions et le Gouvernement de la République doivent lutter pas à pas dans le monde, en Europe, et bien sûr sur le territoire national, contre le terrorisme islamiste, contre le terrorisme sous toutes ses formes », a déclaré le Castex.
Le professeur Samuel Paty, 47 ans, a été décapité le 16 octobre 2020 par un jeune de 18 ans, quelques jours après avoir montré des caricatures du prophète Mahomet, lors d’un cours sur la liberté d’expression.
La communauté éducative s’est également étonnée du fait que cinq élèves, âgés de 13 à 15 ans au moment des faits, ont été accusés d’avoir identifié l’enseignant pour son meurtrier, après avoir souligné qu’il commettrait l’islamophobie.
C’est dans une rue d’Éragny-sur-Oise, aux portes de Paris, que l’attentat a eu lieu. A quelques mètres d’une école de Conflans-Sainte-Honorine, où travaillait Paty.
Là, le conseil municipal a préparé un hommage, qui comprenait un monument sous la forme d’un livre, sur l’une des places centrales de la ville.
Par ailleurs, un espace public situé en face de Sorbonne Université sera rebaptisé Plaza Samuel Paty. Celui-ci sera officialisé lors d’un événement précédé par la maire parisienne Anne Hidalgo.
Pour cette cérémonie, les étudiants ont préparé des discours écrits sur la liberté d’expression.
Dans une interview cette semaine au journal local La Croix, l’une des sœurs de l’institutrice, Gaëlle Paty, l’a décrit comme un enseignant « qui ne cherchait pas à révolutionner la Terre entière » mais « voulait changer les choses par l’action ordinaire ».
Au lendemain de son assassinat, l’alerte a été donnée pour la sécurité des enseignants et jusqu’à 15 enseignants étaient absents dans la région de Versailles, en banlieue ouest de Paris, comme l’a confirmé la recteur Charline Avenel.
Le crime contre Paty continue de choquer la France. L’attentat a été « une perturbation à plusieurs égards » et son « impact reste considérable », selon Jean-Jacques Brot, préfet des Yvelines.
Avec l’AFP et Reuters