Une décision de justice qui empêche Meta, la société qui regroupe Facebook, Instagram et WhatsApp, de transférer les données des utilisateurs européens vers son siège aux États-Unis pourrait entraîner l’arrêt des opérations en Europe.

Devant la Securities and Exchange Commission des États-Unis, les représentants de la société ont assuré que l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne pourrait avoir des conséquences sur sa « capacité à fournir des services ».

Meta, basée à Menlo Park, en Californie, souligne que cette décision rend difficile la personnalisation des publicités en ligne, sa principale source de revenus, en raison des nouvelles restrictions de confidentialité établies dans l’Union européenne.

« Si nous ne sommes pas autorisés à transférer des données entre les pays et les régions dans lesquels nous opérons, ou si nous sommes empêchés de partager des données entre nos produits et services, la capacité de fournir nos services pourrait être affectée », a averti la société.

L’arrêt de la justice européenne invalide le soi-disant « bouclier de protection », un accord entre l’Union européenne et les États-Unis pour que les entreprises puissent transférer les données des utilisateurs entre les continents.


Selon la Cour, le bouclier a été invalidé car, à son avis, il permettait une ingérence dans les droits fondamentaux des citoyens européens au moment où leurs données sont transférées vers le pays nord-américain et sans le « niveau adéquat » de garanties concernant les données générales Règlement sur la protection des données, RGDP, de l’Union européenne.

En vertu de l’accord, les entreprises américaines qui traitaient des données personnelles provenant de l’Union européenne devaient être enregistrées dans le système du département américain du commerce et informer le propriétaire des données de ce droit.

Selon les dernières informations de son site Internet, la commission a laissé ouverte la possibilité de négocier avec les États-Unis pour obtenir un nouvel accord de « bouclier de protection », à condition qu’il respecte la résolution judiciaire.

La preuve numérique en discussion

Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, a assuré vendredi 4 février que Google et Meta soutiennent la réglementation européenne sur l’accès aux preuves numériques.

« Nous pensons que la réglementation sur les preuves électroniques représente un précédent international positif pour répondre aux besoins des forces de l’ordre, tout en garantissant la confidentialité et une procédure régulière pour les utilisateurs », a déclaré un porte-parole de Google à EFE.

La semaine dernière, le Conseil de l’Union européenne a rencontré en France le président de Google pour les affaires mondiales, Kent Walker, et Markus Reinisch, vice-président de Facebook pour les politiques publiques en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

« Les représentants des plateformes sont conscients de leur force et donc de leur pouvoir et de leur responsabilité, et ils demandent un cadre légal, ce qui nous intéresse, car nous voulons le leur offrir », a déclaré Éric Dupond-Moretti, ministre français de Justice.

L’objectif des tests, selon la Commission, est de poursuivre la lutte contre les discours de haine, mais la discussion, ouverte depuis 2018, n’a pas fait d’avancées significatives.

EPE

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