« Les masques ne sont pas efficaces » pour se protéger de la pollution

Quels sont les effets sur la santé des pics de pollution? Après le nouvel épisode de pollution aux micro-particules en Ile-de-France, ce mardi, annoncé par AirParif, l’institut chargé de mesurer la qualité de l’air. Gilles Dixsaut, spécialiste du fonctionnement de l’appareil respiratoire, conseiller scientifique auprès du ministère de la Santé entre 1983 et 2003 et membre de la Fondation du souffle, nous informe sur aux risques sanitaires de ces particules et les moyens de s’en protéger.

Quels effets sur les poumons entraînent les particules fines pendant les pics de pollution?

Gilles Dixsaut : Les particules fines qui émanent des moteurs diesel agissent comme des irritants sur les voies aériennes. Elles sont inhalées et se fixent sur les cellules des bronches, exacerbant les maladies respiratoires telles que l’asthme. A long terme, ces particules peuvent augmenter le risque de cancer du poumon, en particulier pour les personnes fumeuses ou victimes du tabagisme passif.

Y a-t-il d’autres organes touchés?

Gilles Dixsaut : On constate une augmentation des maladies cardiovasculaires pouvant entraîner des AVC ou des infarctus pendant ces périodes. Autre organe touché : les yeux. Pendant les pics de pollution, les services ophtalmologiques des urgences observent une augmentation de leurs consultations et des conjonctivites.

Comment se protéger de ces particules ?

Gilles Dixsaut : Pour se protéger efficacement de ces particules, il faudrait posséder des masques complètement étanches. Les masques vendus actuellement ne sont pas efficaces par manque d’étanchéité. Inutile également de rester cloitré chez soi : la pollution d’intérieur contient des éléments de la pollution extérieure ainsi que des polluants liés aux peintures, isolants etc. Mieux vaut aérer son habitat tôt le matin et éviter de pratiquer des activités sportives intensives près des grands axes de circulation.

Propos recueillis par Claire Courbet

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