Chaque famille française paie obligatoirement 138 euros par an pour financer les chaînes de télévision publiques. Elle s’appelle « Redevance Audiovisuelle » (canon audiovisuel). Après des semaines de négociations, les parlementaires ont décidé ce samedi sa suppression malgré de vives critiques.

Ce samedi, les députés français ont voté à l’Assemblée nationale la fin de la « Redevance Audiovisuelle » (canon audiovisuel) qui finance les réseaux nationaux France Télévisions, la radio nationale Radio France et France Médias Monde, qui regroupe les réseaux internationaux RFI et France 24, ainsi que l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et la chaîne de télévision franco-allemande Arte.

La suppression de cette taxe était une promesse de campagne du président Emmanuel Macron. Mesure qui a dû être retravaillée en raison de fortes protestations à son encontre. Ainsi, selon le gouvernement, les pertes pour le secteur audiovisuel seront compensées avec la déduction d’une partie de la TVA, la taxe sur la vente de biens et de services.


Manifestation contre la suppression de la « Redevance Audiovisuelle », 28 juin 2022, Paris.
Manifestation contre la suppression de la « Redevance Audiovisuelle », 28 juin 2022, Paris. ©Romain Brunet, France 24

La réforme a été approuvée par 170 voix pour et 57 contre. Selon les députés de gauche, la mesure portera atteinte à la stabilité du financement du système audiovisuel en France et ils ont accusé le gouvernement de répondre aux souhaits de l’extrême droite de démanteler l’audiovisuel public. Cependant, l’exécutif soutient que ce système de financement est obsolète.

« (Eric) Zemmour et Mme (Marine) Le Pen l’avaient demandé, M. Macron l’a fait », a dénoncé un député communiste.

Cependant, Marine Le Pen, leader du Groupe national d’extrême droite, a déclaré que « le projet du gouvernement n’a rien à voir avec ce que nous voulons faire », à savoir une « privatisation » de l’audiovisuel public français.

Vers une plus grande maîtrise des dépenses publiques

Le financement par la TVA isolera les ressources allouées à l’audiovisuel public des budgets généraux de l’Etat.

Le système des taxes affectées sera maintenu, et avec cela, une forme de garantie de ressources sera également maintenue, nécessaire au maintien de l’indépendance des télévisions et radios publiques. Mais de nombreux opposants à la mesure se demandent combien d’argent sera alloué.


Des salariés du secteur public de l
Des salariés du secteur public de l’audiovisuel ont manifesté à Paris le 28 juin 2022 pour protester contre le projet de suppression de « Redevance Audiovisuelle ». © Thomas Coex, AFP

Alors que ce nouveau mode de financement entrera en vigueur cette année, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a promis que « la compensation se fera à l’euro près ».

Parallèlement à cette réforme, le gouvernement français envisage également une réorganisation des organismes publics, qui entraînera probablement de nouvelles économies. L’Exécutif étudie la possibilité de fusionner Radio France et France Télévisions.

Malgré les tentatives du gouvernement pour rassurer les opposants à la réforme, plusieurs syndicats de la radiodiffusion ont annoncé une grève.

AFP

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