L’Euro féminin 2022 se déroule du 6 au 31 juillet en Angleterre. Qui succèdera aux Pays-Bas, vainqueur il y a cinq ans ? Si la compétition semble assez ouverte, cinq équipes se détachent parmi les favorites. Revue des forces au pouvoir.
Retardée d’un an en raison de la pandémie de Covid-19, la 13e édition de la Coupe d’Europe féminine aura finalement lieu du 6 au 31 juillet en Angleterre. Après le succès de la Coupe du monde 2019, organisée en France, les fans de football auront les yeux rivés sur ce sommet du football féminin européen pendant trois semaines.
Le pays hôte, l’Angleterre, fait également partie des favoris. Quatrièmes de la dernière Coupe du monde, ils sont sur le devant de la scène depuis plusieurs années. Mais pour tenter de remporter ce trophée à domicile, les joueuses de Sarina Wiegman devront faire face à une sérieuse concurrence. Vainqueurs en 2017, les Pays-Bas visent le doublé. Invaincus depuis avril 2021, les Français espèrent aussi décrocher leur premier titre majeur. Habitués de longue date aux premières places, les Suédois sont toujours au rendez-vous lors des grandes compétitions, tandis que l’Espagne, l’équipe qui monte, peut créer la surprise.
- L’Angleterre en mission locale
Bien que l’Angleterre soit l’une des plus anciennes équipes de football féminin, elle n’a pas encore remporté de titre international dans son histoire. Tant que le Championnat d’Europe féminin se déroulera sur leur sol, les Anglaises n’auront qu’un seul objectif : ouvrir enfin leur écrin.
Finalistes de la compétition en 1984 et 2009, les joueuses de Sarina Wiegman veulent oublier la déception de la Coupe du monde 2019. Classés parmi les favoris de la Coupe du monde, ils ont terminé à une décevante quatrième place, malgré un bon parcours.
Depuis plusieurs années, l’équipe d’Angleterre est l’épouvantail de tous les grands tournois. Bien qu’il compte désormais des joueurs expérimentés tels que les défenseurs Steph Houghton et Lucy Bronze, ainsi que l’attaquant Fran Kirby, mais aussi de jeunes talents tels que la prodige de Manchester United Ella Toone.
Si le football féminin professionnel s’est considérablement développé ces dernières années en Angleterre avec des clubs de premier plan comme Manchester City, Arsenal et Chelsea, les joueuses peuvent également compter sur un immense soutien populaire. En 2019, un match amical entre l’Angleterre et l’Allemagne a attiré plus de 77 000 spectateurs dans le mythique stade de Wembley.
- Pays-Bas : cible en double
Les champions en titre, des Pays-Bas, sont l’équipe à battre. Depuis dix ans, les joueurs de Mark Parsons font partie de la crème de l’Europe. Après avoir consolidé leur statut en atteignant la finale de la Coupe du monde 2019, les Pays-Bas veulent confirmer et pourquoi pas s’autoriser un doublé, un exploit que seule l’Allemagne a réussi (8 titres).
Sur le plan individuel, les Oranje comptent dans leurs rangs l’attaquante Lieke Martens, arrivée récente au PSG, l’une des sensations du football mondial. Meilleure joueuse de l’Euro-2017 remporté par son pays, elle a été élue meilleure joueuse UEFA et meilleure joueuse mondiale FIFA la même année. Sa coéquipière, l’attaquante d’Arsenal Vivianne Miedema, détient le record de l’équipe nationale avec 92 buts en 109 matches.
- La France, en quête d’un premier titre
Toujours citée, jamais championne, la France court depuis des années après un premier titre. Même si elles font partie des meilleures équipes du monde, les Bleues peinent à s’imposer lors des grands rendez-vous. En Championnat d’Europe, ils n’ont jamais fait mieux qu’un quart de finale (2009, 2013 et 2017). Après avoir échoué sur la même étape de la Coupe du monde à domicile en 2019, les joueuses de Corinne Diacre ont hâte de prendre leur revanche.
Depuis cet échec, ils sont en mode bulldozer. Invaincus depuis le 13 avril 2021 et un match amical perdu face aux Etats-Unis (0-2), les Français font le plein de confiance. Pour enfin remporter ce trophée tant convoité, le coach a mis plusieurs mois à peaufiner un effectif composé d’anciennes défenseures, comme Wendie Renard ou Marion Torrent, et de jeunes explosives comme les attaquantes Marie-Antoinette Katoto ou Melvine Malard. Les Bleues, quant à elles, devront se passer de figures comme Amandine Henry et Eugénie Le Sommer, écartées par Corinne Diacre.
- La Suède reste à la pointe
Les Suédois ne manquent jamais une occasion de se hisser au sommet du football européen et sont considérés comme des pionniers. Vainqueurs de l’Euro 1984, Tre Kronor a également participé à la finale en 1987, 1995 et 2001. Sans oublier une médaille d’argent à la Coupe du monde 2003 et une autre, plus récemment, aux derniers Jeux olympiques de Tokyo. Depuis cette dernière défaite au Japon contre le Canada aux tirs au but en août dernier, il n’a pas subi une seule défaite.
La Suède peut compter sur l’expérience de son joueur vedette. A 26 ans, l’attaquante d’Arsenal Stina Blackstenius a déjà une longue carrière derrière elle, étant dans l’équipe depuis 2015. Le manager Peter Gerhardsson a une équipe considérablement plus âgée, mais pousse également des jeunes comme la milieu de terrain d’Everton Hanna Bennison, âgée de seulement 19 ans.
La Roja pourrait bien être l’équipe surprise de cet Euro-2022. Malgré un bilan encore vierge, les Espagnols commencent à faire trembler leurs adversaires. Ces dernières années, des clubs de première division se sont fait un nom sur la scène internationale, comme le FC Barcelone, finaliste de la dernière Ligue des champions. L’Espagne a atteint les quarts de finale lors des deux derniers championnats d’Europe et atteint les huitièmes de finale de la Coupe du monde 2019.
L’entraîneur Jorge Vilda a réussi à constituer une équipe compétitive avec quelques stars, comme la dernière lauréate du Ballon d’Or Alexia Putellas, l’attaquante Jennifer Hermoso ou la milieu de terrain Aitana Bonmati, toutes du FC Barcelone. Cependant, ni Putellas ni Hermoso ne pourront participer à la compétition tant attendue en raison de blessures récentes.
Adapté de son original français