Le ministre britannique du Brexit, David Frost, a confirmé ce samedi que son pays envisageait « activement » la mise en place du mécanisme de règlement des différends prévu dans les accords de sortie de l’Union européenne pour régler l’actuel différend de pêche avec la France, avant de demander Bruxelles et Paris à « arrêter de compliquer les choses » par leurs actes et leurs paroles.

La France a accusé le Royaume-Uni de refuser des licences à ses navires sans motif valable, tandis que Londres insiste sur le fait qu’il respecte assez les règles de son accord post-Brexit.

À cet égard, le gouvernement français a indiqué que près de la moitié des demandes de permis soumises par les pêcheurs français n’ont pas encore été acceptées, malgré la présentation des documents demandés par les autorités britanniques pour corroborer le respect des accords du Brexit.

En vertu de l’accord commercial Brexit conclu fin 2020, les pêcheurs européens peuvent opérer dans les eaux britanniques tant qu’ils peuvent prouver qu’ils y ont déjà opéré.

Après que le Premier ministre britannique Boris Johnson a indiqué ce même samedi qu’il n’excluait pas l’activation de ce protocole, le ministre du Brexit a indiqué que le Royaume-Uni avait agi correctement dans l’ensemble de ce différend.

« Nous négocions depuis des semaines avec la Commission européenne sur l’octroi de licences de pêche et nous avons accordé 98% des demandes », a déclaré Frost sur son compte Twitter. « Nous le faisons de bonne foi et dans le plein respect de nos obligations envers les navires qui ont démontré qu’ils ont déjà pêché dans notre limite de 6 à 12 milles marins », a-t-il ajouté.

L’exécutif français a mis sur la table une batterie de sanctions possibles, dont une interdiction d’amarrer des bateaux britanniques, en réponse à la réduction des autorisations accordées aux pêcheurs français pour pêcher dans les eaux du Canal. Paris n’exclut pas non plus de limiter l’approvisionnement en électricité.

Cependant, Frost a dénoncé la France pour « avoir menacé cette semaine » l’industrie de la pêche, l’approvisionnement énergétique et la coopération future ; menaces qui « pourraient mettre l’UE en danger de violer ses obligations commerciales », selon le ministre, qui a également exprimé sa consternation face à certains propos « apparents » tenus par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre Le Français Jean Castex, contre l’esprit de repli britannique.

« Nous sommes préoccupés et surpris par les propos apparemment tenus par Jean Castex et Ursula von der Leyen : ‘Il est essentiel de montrer à l’opinion publique européenne que quitter l’UE fait plus de mal que rester' », a paraphrasé le ministre. « J’espère que cet avis n’aura pas beaucoup plus de soutien dans l’UE, car le voir exprimé de cette manière est très préoccupant et problématique dans le contexte actuel, alors que nous essayons de résoudre de nombreuses questions extrêmement sensibles, dont le protocole d’Irlande du Nord,  » il a dit.

« C’est pourquoi nous envisageons activement le lancement de la procédure du mécanisme de règlement des différends », a déclaré Frost, avant d’ajouter que « pour notre part, nous continuerons à respecter nos obligations et à dialoguer de manière constructive pour résoudre ces différends ».

Mais finalement, le ministre a fini par demander à la France et au Royaume-Uni de « modérer leurs actes et leurs propos, car ils compliquent les choses ».

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