MADRID, 12 (EUROPA PRESS)

Le troisième et dernier référendum sur l’indépendance du territoire français de la Nouvelle-Calédonie s’est soldé par un rejet de l’autodétermination en raison d’un écart sans précédent par rapport aux deux précédents plébiscites : moins de 5 % des électeurs ont exprimé leur volonté de se séparer.

Selon les résultats préliminaires recueillis par le portail d’information Outremers360, le référendum s’est terminé avec 96,49% des voix contre l’indépendance, un pourcentage nettement supérieur aux 56,7% de 2018 et 53,3%.

Cependant, les forces séparatistes, représentées principalement par la communauté indigène Canaca, avaient déjà mis en garde contre les difficultés ajoutées à ce vote compte tenu des restrictions contre le coronavirus, qui ont rendu impossible la conduite d’une campagne comme prévu, au point d’appeler à abstention. Ses partisans semblent avoir réagi : la fréquentation a chuté à 44 %, un peu plus de la moitié par rapport aux années précédentes.

Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, qui s’est rendu en Nouvelle-Calédonie pour suivre ce rendez-vous, a précisé que la non-participation n’entache en rien la validité du résultat. Dans une récente interview accordée à Europe 1, il a reconnu que l’abstention est « un droit de la démocratie », mais a été sans détour lorsqu’il a demandé si elle aurait un effet juridique : « La réponse est non ».

Les résultats définitifs et officiels seront annoncés lundi à 13h00 (heure locale) par le président de la commission de contrôle électoral, Francis Lamy.

« UNE FRANCE PLUS BELLE »

Le président de la République, Emmanuel Macron, a « pris acte » de la décision des urnes et valorisé positivement la permanence du territoire.

« La Nouvelle-Calédonie continuera donc d’être française », a déclaré le président avant de reconnaître « de profondes divisions au sein de l’électorat » qu’il entend corriger avec « solidarité, respect et fraternité ».

« Cette élection est une source de fierté et de reconnaissance. Ce soir, la France est plus belle, car la Nouvelle-Calédonie a décidé de rester ici », a ajouté le chef de l’Etat.

Le référendum trouve son origine dans les accords de Matignon, qui ont jeté les bases du processus de décolonisation et de réconciliation entre les communautés Caldoche et Canaca après des années de combats, et ont établi une série de consultations qui se sont achevées en 1998.

Selon cet accord, non seulement un référendum pouvait être organisé pour demander aux Néo-Calédoniens s’ils voulaient devenir indépendants, mais un maximum de trois en cas d’échec des deux premiers. Il s’agirait de votes successifs et pratiquement sans variations.

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