Le président algérien Abdelmayid Tebune a déclaré que la France doit faire « le premier pas » pour résoudre la crise diplomatique ouverte avec le pays d’Afrique du Nord, qui a décidé de convoquer son ambassadeur pour consultations au début du mois dernier après que le président français, Emmanuel Macron, aura critiqué le système de gouvernement algérien.
« Je ne vais pas faire le premier pas. Il n’y a aucun Algérien qui puisse accepter une quelconque tentative de ma part pour entrer en contact avec ceux qui nous ont insultés », a assuré le président dans des déclarations au magazine allemand ‘Der Spiegel’.
Selon le journal ‘Le Monde’, Macron aurait qualifié le pays de « système politique militaire », avec une « histoire officielle réécrite », lors d’une rencontre avec des descendants de personnalités de la guerre d’indépendance algérienne.
En réponse, la présidence algérienne a qualifié ces propos « d’attaque intolérable contre la mémoire des 5.630.000 braves martyrs qui ont sacrifié leur vie dans la résistance héroïque à l’invasion coloniale française ».
Le président algérien a accusé son homologue français d’utiliser une rhétorique « électoraliste » et typique des représentants de l’extrême droite, comme le commentateur de télévision Eric Zemmour. « C’est une histoire qu’ils racontent depuis longtemps, que la France a fait de l’Algérie une nation », a déclaré Tebune.
« Macron s’est rangé du côté de ceux qui justifient la colonisation, et a porté atteinte à la dignité des Algériens », a ajouté le président algérien. « Le fait est que (Macron) a reconnu que la colonisation était un crime contre l’humanité. Tout ce que nous voulons, c’est que la France reconnaisse les crimes qu’elle a commis », a-t-il conclu.