Le Premier ministre de transition du Mali, Choguel Maiga, a accusé lundi la France et la Force « Takuba » de vouloir « diviser » le pays africain dans le cadre des tensions de ces dernières semaines entre Bamako et la communauté internationale.

Le Premier ministre du Mali a expliqué « la réticence de son pays envers la Force ‘Takuba’, chargée de combattre les jihadistes au Sahel » et a une nouvelle fois qualifié d' »illégitimes et illégales » les sanctions adoptées contre son pays par l’Economie communautaire d’Ouest États africains (CEDEAO), comme le rapporte la radio française Radio France International (RFI).

Il a également évoqué, une nouvelle fois, les relations tendues entre son pays et Paris. La France, comme d’autres pays européens, accuse le Mali d’utiliser sur le terrain local des mercenaires de la société russe Wagner, ce que Bamako dément.

Des pays comme l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni avaient également accusé les autorités maliennes d’avoir introduit des mercenaires de la société russe Wagner dans le pays africain. L’UE a accusé Wagner de fomenter la violence et d’intimider les civils, c’est pourquoi le 13 décembre, il a fini par imposer des sanctions à l’organisation.

LA RUSSIE DÉNIE SES RELATIONS AVEC LE GROUPE WAGNER

« Le gouvernement de la Russie n’a rien à voir avec les entreprises privées russes opérant au Mali », a assuré lundi le président russe Vladimir Poutine dans le cadre de la rencontre avec son homologue français, Emmanuel Macron, comme le rapporte Sputnik.

Le président a expliqué que certaines entreprises russes « ont des intérêts commerciaux » dans le pays africain et concluent des accords avec ses autorités pour pouvoir y opérer : « Pour autant que nous sachions, le gouvernement du Mali n’a pas déposé de plainte concernant l’activité de ces entreprises . »

Interrogé sur le groupe Wagner, qui fait l’objet de sanctions de l’UE pour de graves violations présumées des droits de l’homme dans plusieurs pays, le président russe a souligné que « l’État russe n’a rien à voir » avec la présence de cette société spécifique au Mali.

Selon lui, « ils sont invités et embauchés par les autorités du pays ».

RÉPONSE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Le Mali a annoncé la semaine dernière l’expulsion de l’ambassadeur de France à Bamako, Joël Meyer, en signe de son malaise face aux récentes critiques de Paris, sur fond de recrudescence des tensions bilatérales ces dernières semaines.

Le Danemark a également été contraint de retirer le contingent qu’il avait envoyé pour la Force « Takuba », une mission de forces spéciales européennes dirigée par la France, après que Bamako eut dénoncé qu’il n’avait pas obtenu l’autorisation. La Norvège a également annoncé qu’elle retirerait ses troupes de cette mission.

De son côté, l’Allemagne, qui compte plus de 300 soldats dans l’EUTM Mali et plus de 1 000 dans la Mission de l’ONU (MINUSMA), a également fait savoir qu’elle réfléchissait au maintien d’une telle participation à la lumière des événements récents.

Les tensions entre Bamako et la communauté internationale sont montées après la décision de la CEDEAO d’imposer de nouvelles sanctions, après que les autorités maliennes ont proposé de prolonger de cinq ans la période de transition ouverte en août 2020.

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