Les deux candidats se rencontrent au point culminant du premier transfert pacifique de pouvoirs en 60 ans d’indépendance du pays
MADRID, 21 février (EUROPA PRESS) –
Les Nigérians se rendent aux urnes ce dimanche pour célébrer le second tour de l’élection présidentielle qui a débuté à la fin de l’année dernière et aboutir ainsi au premier transfert pacifique et démocratique des pouvoirs dans ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis son indépendance de la France en 1960, après dix années de mandat de Mahamadou Issoufou.
Les élections au Niger se sont déroulées dans un environnement étonnamment calme, loin des crises électorales déclenchées en Guinée et en Côte d’Ivoire par les décisions de leurs présidents respectifs, Alpha Condé et Alassane Ouattara, de se présenter pour un troisième mandat, arguant que les modifications constitutionnelles mettaient a Mettez votre compteur à zéro. Les deux ont remporté la victoire au milieu du boycott de l’opposition.
Désormais, tout est entre les mains de Mohamed Bazoum, le «dauphin» du président, qui a recueilli 39% des voix au premier tour, et de l’ancien président Mahamane Ousmane, président de 1993 à 1996. Ousmane, qui a recueilli 17% de soutien dans le Le vote du 27 décembre est soutenu par une coalition de partis d’opposition.
Bazoum, un ancien ministre de l’Intérieur déterminé à poursuivre la politique d’Issoufou, est le vainqueur le plus probable, selon Ibrahim Yahaya Ibrahim, analyste principal à International Crisis Group. « Cependant, le discours de changement d’Ousmane attire certains segments de la population nigérienne, ce qui fait de lui un concurrent redoutable », a déclaré Ibrahim à Bloomberg.
Issoufou, 69 ans, démissionne après avoir purgé les deux mandats autorisés par la Constitution d’un pays qui a été secoué par des troubles politiques, dont quatre coups d’État en un demi-siècle d’indépendance.
Le nouveau président devra faire face à l’escalade des attaques des miliciens djihadistes, à la pauvreté généralisée et à l’insécurité alimentaire. Le Niger, cinquième exportateur mondial d’uranium, est également le pays le moins développé du monde parmi les 189 pays classés par l’indice de développement humain des Nations Unies.
Le pays est devenu une plaque tournante de la lutte contre les djihadistes et autres groupes armés dans la région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest, à la lisière sud du désert du Sahara. La France a déployé des troupes, sa plus grande opération militaire à l’étranger, tandis que les États-Unis ont une base de drones estimée à 110 millions de dollars dans la ville d’Agadez.