Le ministre français de l’Outre-mer, Sébastien Lecornu, se rend enfin en Guadeloupe et en Martinique pour une visite de 48 heures, comme l’a confirmé son cabinet au Figaro, visant à apaiser la tension qui domine les deux territoires depuis des semaines, entre les protestations contre la vaccination obligatoire et, de manière générale, motivée par la pauvreté.

Il doit atterrir à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) dimanche après-midi, avant de se rendre en Martinique lundi soir.

La visite intervient après qu’un groupe d’élus guadeloupéens ait demandé la venue d’une délégation française dans l’archipel pour discuter de l’avenir de la zone. En effet, Lecornu avait proposé samedi dernier une possible solution d’autonomie pour ce territoire d’outre-mer.

« Les pouvoirs de l’Etat nécessitent l’arrivée en Guadeloupe d’une délégation interministérielle pour apporter des réponses aux problèmes de la Guadeloupe, par rapport aux propositions des élus », selon le courrier des responsables, recueilli par FranceInfo.

« Nous rappelons que toute question sur les compétences locales de prise de décision sur le pouvoir », ajoutent-ils en référence à cet éventuel processus d’autonomie, « doit être abordée de manière concertée ».

Lecornu s’est déclaré conscient du mécontentement d’une population dans un territoire où un tiers de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté national.

« Certains élus ont soulevé la question de l’autonomie, par rapport à son statut actuel de département-région d’outre-mer », a déclaré Lecornu. « Le gouvernement français est prêt à en parler, il n’y a pas de mauvais débats tant que ces débats servent à résoudre les vrais problèmes de la vie quotidienne en Guadeloupe. »

Le ministre a toutefois fait part de sa condamnation des événements violents qui ont débuté il y a 12 jours et ont conduit à la déclaration d’un couvre-feu nocturne tant en Martinique qu’en Guadeloupe. « Ceux qui tombent dans la violence doivent répondre devant les tribunaux », a déclaré le ministre, avant d’applaudir une action policière qui a fait au moins une centaine de détenus, dont beaucoup « de tristes connaissances de la Police ».

Sur le déclencheur des manifestations, la vaccination obligatoire pour les infirmiers et les pompiers, Lecornu a modéré la position affichée dans les premiers jours et a proposé « un examen au cas par cas des situations individuelles », basé sur « la proportionnalité et le discernement ». « Notre volonté est de mettre les moyens d’analyser chaque situation individuellement en définissant le meilleur système d’accompagnement », a-t-il déclaré.

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