Le ministère malien des Affaires étrangères a annoncé la suspension de la délivrance de visas aux citoyens français par les services diplomatiques et consulaires du pays en France dans le cadre d’une « action réciproque ».
« Le ministère des Affaires étrangères du Mali a appris, à sa grande surprise, par voie de presse, que le ministère français des Affaires étrangères a classé le Mali en zone rouge pour de prétendues ‘fortes tensions régionales’. Dans le même ordre d’idées, l’ambassade de France à Bamako a suspendu l’émission des visas et fermé le centre des visas et le centre d’appels ‘Capago' », a publié le portefeuille malien sur son compte de réseau social X, anciennement Twitter.
« En application de la réciprocité, le ministère suspend, jusqu’à nouvel ordre, la délivrance de visas aux citoyens français par les services diplomatiques et consulaires maliens en France », ajoute le communiqué.
Le ministère français des Affaires étrangères a mis à jour lundi dernier des informations sur le Mali, un pays qu’il a classé en rouge, ce qui signifie que « la région est formellement déconseillée et les déplacements y sont interdits ».
« Dans le contexte actuel de tensions régionales, tout voyage au Mali est formellement déconseillé. Les citoyens français au Mali doivent être extrêmement vigilants : il est essentiel de rester à l’écart de la foule et de se tenir régulièrement informé de la situation », lit-on sur le site internet du ministère. .
En outre, il assure que les attaques contre la présence occidentale au Mali sont fréquentes, ainsi que le risque élevé d’enlèvement, notamment dans le centre et le nord du pays.
Cette classification implique également que ‘Capago’, le centre de demande de visa pour la France au Mali, ne peut plus délivrer de visas « jusqu’à nouvel ordre ».
Les tensions sont montées ces derniers mois en raison de l’annonce par la junte militaire de prolonger le processus de transition entre quatre et cinq ans et de reporter les élections prévues en février, sur fond d’échanges d’accusations entre Paris et Bamako sur les efforts antiterroristes et le déploiement de mercenaires du groupe Wagner.
En outre, ils ont encore été accrus par le récent coup d’État au Niger, dans lequel la junte militaire saisie est soutenue par le Mali, tandis que le président déchu, Mohamed Bazoum, est soutenu par la France.