Le président libanais Joseph Aoun a eu un entretien téléphonique ce samedi avec le président français Emmanuel Macron, lui demandant d'intervenir pour qu'Israël respecte l'accord qui prévoit l'achèvement du retrait des forces militaires israéliennes du sud-Liban ce dimanche.
Aoun a reçu un appel de Macron l'appelant à “forcer Israël à respecter les termes de l'accord de cessez-le-feu”. Macron, de son côté, a informé Aoun des “contacts qu'il noue pour assurer le maintien du cessez-le-feu”, selon un communiqué présidentiel libanais.
L'accord entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre 2024, prévoyait un retrait complet d'Israël du sud-Liban dans un délai de 60 jours, soit ce dimanche. Toutefois, vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu'il ne se retirerait pas du sud du Liban.
Ce samedi, les forces israéliennes ont poursuivi leurs opérations militaires et leurs barrages routiers dans le secteur oriental de la région. Il a érigé des barricades ou détruit le revêtement des routes à différents endroits pour empêcher la population de retourner dans une soixantaine de localités, selon le journal libanais “L'Orient Le Jour”.
Des voisins ont reçu des appels téléphoniques en arabe provenant de numéros internationaux les avertissant de ne pas rentrer chez eux et le porte-parole de l'armée israélienne en arabe, Avichay Adraee, a publié une liste des 60 endroits dont l'accès est interdit.
L'armée libanaise a également dénoncé la présence israélienne et les “violations constantes du cessez-le-feu” en poursuivant ses opérations militaires dans le sud du pays, “des attaques contre la souveraineté nationale qui incluent la destruction d'infrastructures”.
Les forces libanaises demandent à la population de faire preuve de patience dans son désir de rentrer chez elle dans le sud du pays « en raison de la présence de mines et d'objets suspects laissés par l'ennemi israélien » et soulignent « l'importance pour les citoyens d'être responsables et de respecter les directives du commandement de l'armée pour leur sécurité.
Le Hezbollah a également dénoncé la situation et menacé Israël d'« ouvrir les portes de l'enfer » aux soldats israéliens s'ils ne se retiraient pas. “Si l'occupant ne se retire pas, les portes de l'enfer s'ouvriront devant ses soldats et ses bases. Aucun autre détail n'est nécessaire”, a prévenu une source du Hezbollah citée par le journal libanais El Liwa.
Parallèlement, l'armée libanaise poursuit son déploiement dans les villages évacués par l'armée israélienne “conformément au mécanisme décidé par le comité de surveillance du cessez-le-feu, en coordination avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)”. L'armée “s'efforce d'ouvrir les routes et de gérer les munitions non explosées”.
Dans la région de Chihin et Yibein, à Tyr, où se trouve déjà une présence militaire libanaise, une équipe de la Croix-Rouge libanaise et de la Défense civile a récupéré les corps de trois personnes dans les décombres.