Le leader des Républicains français mise sur une « alliance » avec l'extrême droite et déclenche un séisme interne

Le leader des Républicains français, Éric Ciotti, a préconisé de conclure « une alliance » avec le Rassemblement national d'extrême droite en vue des prochaines élections législatives, ce qui a déclenché une cascade de critiques au sein de son propre parti mais aussi dans les rangs du parti. la majorité qui soutient le président Emmanuel Macron.

Quelques heures après que le leader du Groupe national, Jordan Bardella, ait plaidé en faveur de cette collaboration, Ciotti a confirmé dans une interview à TF1 qu'il était favorable à une « alliance ». Il a fait valoir que cela aiderait les 61 députés « républicains » actuels à conserver leur siège.

En ce sens, il a précisé qu'ils continueraient à avoir leur propre groupe et a exclu une intégration sous la bannière du Groupe National, même si la simple possibilité d'une collaboration aussi étroite impliquerait déjà une rupture du cordon sanitaire historique établi par le centre-droit en France.

Ciotti a également défendu cette idée dans des déclarations ultérieures à la presse, dans lesquelles il a indiqué que le Groupe National fait partie de « l'arc républicain » et a marqué ses distances avec « ceux qui ont des positions antisémites », en référence à La Francia. Insumisa (LFI), désormais alliée des socialistes, rapporte Franceinfo.

Le président du banc des Républicains, Olivier Marleix, n'a pas tardé à critiquer les déclarations de son leader, à préciser qu' »elles ne font que l'engager » et même à exiger qu'il démissionne de la tête du parti s'il est favorable à une alliance avec l'extrême droite. .

Le président du Sénat, Gérard Larcher, principal responsable politique des Républicains au niveau national, lui a également demandé sa démission. Il estime que Ciotti « ne peut plus présider le mouvement » après ses déclarations publiques, dans un message percutant sur les réseaux sociaux.

Cependant, Ciotti a nié vouloir démissionner : « Je suis président de Los Republicanos et il est absolument exclu que je démissionne, car j'ai la confiance d'une grande majorité de militants ». Le leader conservateur a déclaré disposer de « milliers » de messages de soutien de la part de personnes qui « veulent que le droit cesse d'être divisé ».

APPLAUDISSEMENTS DE L’ULTRA-DROITE

De l'autre côté de l'alliance hypothétique, celui du Groupe National, Bardella a célébré que Ciotti avait « choisi l'intérêt des Français plutôt que celui des partis ». « L'Union fait la France », notait-il dans son compte X.

Bardella, grand vainqueur des élections européennes de dimanche et désormais candidat au poste de Premier ministre, estime qu'il est possible de collaborer et de « lutter contre le chaos de l'immigration, de rétablir l'autorité et l'ordre et de soutenir le pouvoir d'achat des Français ».

Plusieurs membres du gouvernement Macron ont en revanche remis en question la démarche de Ciotti, notamment le ministre des Finances, Bruno Le Maire, qui a tenu la main « des responsables et militants des Républicains qui refusent la collaboration » avec l'extrême droite.

Pour le chef de l'Intérieur, Gérald Darmanin, c'est une « honte », un « déshonneur » pour « la famille 'gaulliste' », tandis que le chef de la Justice, Eric Dupond-Moretti, estime que Ciotti « offre le parti à Le Pen ». du Général (Charles) de Gaulle sur un plateau d'argent.

De son côté, le leader du Parti socialiste, Olivier Faure, a prévenu que la majorité absolue de l'extrême droite « et ses alliés » a cessé d'être une simple « hypothèse » et, étant donné que le camp compatible avec Macron « n'est plus existe », a déclaré que lors des prochaines élections, la seule alternative « aux national-populistes » sera le « Front populaire » lancé depuis la gauche.

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