L’organisme financier a présenté un scénario pessimiste et anticipe un ralentissement des principales économies mondiales qui affectera les finances mondiales, bien que l’Amérique latine soit l’une des rares régions qui voit les prévisions s’améliorer.
Une scène grise. Le Fonds monétaire international (FMI) a publié la révision de ses prévisions économiques et prévoit désormais que l’économie mondiale ne progressera que de 3,2 % cette année et de 2,9 % en 2023, soit quatre et sept dixièmes de moins que son estimation d’avril.
Les trois plus grandes économies, les États-Unis, la Chine et la zone euro, « ralentissent » et cela a déjà des « conséquences importantes » pour l’économie mondiale, selon Pierre-Olivier Gourinchas, directeur du département des études du FMI.
Le Fonds a rappelé que les risques de son rapport d’avril se sont matérialisés et affectent l’économie mondiale, frappée par la hausse des prix, le fort ralentissement de l’économie chinoise et les effets négatifs de la guerre en Ukraine.
scénario défavorable
Mais la pire projection du FMI est s’il y a une réduction soudaine de l’approvisionnement en gaz russe vers l’Europe et s’il y a un durcissement des conditions financières pour étrangler davantage les économies en développement. Sans parler d’un autre risque supplémentaire, comme la géopolitique empêchant le développement normal du commerce mondial.
Pour ce scénario, le FMI calcule une croissance mondiale encore plus faible de 2,6 % cette année et seulement 2 % en 2023 ; un chiffre seulement vu cinq fois depuis 1970, et toujours lors des principales crises : 1973, 1981, 1982, 2008 et 2020.
Le responsable a ajouté que ces risques existent bien qu’ils soient « extrêmement à la baisse ».
Pour les États-Unis, première économie mondiale, elle a subi une importante révision des prévisions : 2,3 % de croissance cette année et seulement 1 % l’an prochain ; 1,4 et 1,3 points de moins que dans leurs estimations d’avril.
De son côté, la Chine connaîtra une croissance de 3,3 % cette année, soit 1,1 point de moins que les prévisions d’avril ; et 4,6% le suivant. Il s’agit de la plus faible croissance du géant asiatique depuis plus de quatre décennies, hors celle qu’il a enregistrée au début de la pandémie de coronavirus.
Pour la zone euro, 2,6% sont attendus cette année et 1,2% l’an prochain, soit deux dixièmes et 1,1 point de moins qu’en avril. Mais le Fonds précise que les grandes économies du vieux continent souffrent plus que prévu des effets collatéraux de l’invasion russe de l’Ukraine.
L’Amérique latine résiste mieux à 2022 mais s’arrêtera en 2023
L’économie d’Amérique latine et des Caraïbes a montré une meilleure résistance aux chocs mondiaux tels que la guerre en Ukraine, même si elle n’échappera pas au ralentissement économique mondial et en ressentira davantage les effets en 2023.
Le FMI estime désormais que la région connaîtra une croissance de 3 % cette année, soit un demi-point de plus que prévu en avril. Pour 2023, elle dégrade également sa prévision d’un demi-point, et la laisse à 2 %.
La directrice adjointe du département de recherche du Fonds, Petya Koeva, a souligné qu’il y a de nombreuses « nuances » à prendre en compte selon chaque pays d’Amérique latine, mais dans son ensemble la région « n’échappera pas » à ce frein en 2023.
avec EFE