Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira mardi pour discuter du coup d’État au Soudan, à la demande des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Estonie, de l’Irlande et de la Norvège.

Le Conseil de 15 membres devrait tenir une réunion à huis clos dans l’après-midi, après le retour de sa délégation d’une visite conjointe dans la région du Sahel, ont confirmé des sources diplomatiques à l’agence DPA.

En revanche, le porte-parole du secrétariat général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a exprimé ce lundi lors d’une conférence de presse la condamnation du secrétaire général, António Guterres, du coup d’État et de toutes les actions qui pourraient « mettre en danger la transition politique et la stabilité du Soudan ».

« La détention illégale du Premier ministre (Abdullah Hamdok), de responsables gouvernementaux et de politiciens est inacceptable et contrevient au Document constitutionnel et au partenariat fondamental pour le succès de la transition du Soudan », a-t-il déploré, tout en soulignant que Guterres prône la « libération immédiate » de le Premier ministre et les personnes « arbitrairement détenues ».

Ainsi, il a insisté sur le fait que « les parties intéressées du Soudan doivent immédiatement reprendre le dialogue et s’engager de bonne foi à rétablir l’ordre constitutionnel et le processus de transition », tout en assurant que les Nations Unies « continueront à soutenir le peuple soudanais dans ses efforts réaliser leurs aspirations à un avenir pacifique, prospère et démocratique. »

Le ministère de l’Information a remercié ce lundi pour les manifestations de soutien face aux « mesures et décisions unilatérales adoptées par la composante militaire », qui « manquent de fondement constitutionnel et contreviennent à la validité de la loi, en même temps qu’elle a a appelé aux manifestations et aux « enquêtes » du parquet sur « les violations dénoncées par les citoyens ».

« Le Gouvernement soudanais annonce qu’il accueille favorablement toutes les positions des organisations, institutions et groupes internationaux et régionaux, en particulier la position du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la position de l’Union africaine et de la Société des Nations. Etats arabes, qui ont tous rejeté le coup d’État militaire au Soudan », a-t-il souligné dans un communiqué.

Il a également salué « les positions fermes et sincères des pays occidentaux et des pays frères de la région, qui ont condamné et rejeté le coup d’Etat et l’incursion militaire sur les options du peuple soudanais ».

Le président du Conseil souverain de transition du Soudan, le militaire Abdelfatá al Burhan, a annoncé ce lundi la dissolution de cet organe et du gouvernement de transition après l’arrestation du Premier ministre Abdullah Hamdok.

De leur côté, les organisations civiles, dirigées par la coalition des Forces pour la liberté et le changement (FFC), ont soutenu l’appel de Hamdok à la désobéissance civile contre le coup d’État mené par Al Burham.

Ainsi, une journée de manifestations a été menée dans le pays, au cours de laquelle plusieurs personnes ont trouvé la mort, tandis que des dizaines ont été blessées par l’intervention des forces de sécurité contre les manifestants.

Les autorités de transition ont été mises en place après un accord entre la junte militaire née après le coup d’État de 2019 contre l’autocrate Omar Hasan al Bashir et diverses organisations civiles et formations politiques d’opposition. Ce gouvernement a lancé une batterie de réformes sociales et économiques et a conclu un accord de paix avec d’importants groupes rebelles au Darfour et dans d’autres régions du pays.

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