Les magistrats ont jugé que certains aspects n’étaient pas liés au fond du projet de loi promu par l’Exécutif et que l’Assemblée nationale avait initialement rejeté. Le président Emmanuel Macron n’a pas suffi de la majorité qui le soutient habituellement, ce qui a montré ses fissures internes, mais il a dû recourir au soutien des Républicains et du Rassemblement National pour l’approbation définitive.

Déjà dans les heures qui ont suivi cette approbation, la Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne, a remis en question la constitutionnalité de certains des articles introduits lors de la phase finale. Les magistrats ont conclu ce jeudi que certaines d’entre elles n’étaient pas liées au fond du projet de loi, ce qui a donné lieu à des censures totales ou partielles – parmi celles qui sont mises en doute figure l’imposition de quotas d’immigration -, rapporte Franceinfo.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré dans une première réaction que le gouvernement « prend acte » du rejet de « nombreux » articles, l’attribuant au fait que la « procédure parlementaire » n’a pas été respectée. Il estime en effet que le Conseil constitutionnel a entériné « l’intégrité du texte du Gouvernement ».

« Jamais un texte n’a prévu autant de moyens pour expulser les criminels et autant d’exigences pour l’intégration des étrangers », écrit-il sur son compte du réseau social X.

CRITIQUE DE L’OPPOSITION

Le leader de l’extrême droite, Jordan Bardella, a regretté le « coup d’État » des juges, dont il reproche également à Macron, et a regretté que la Cour constitutionnelle ait remis en question « les mesures les plus fermes ». « La loi sur l’immigration est mort-née. La seule solution est le référendum », a-t-il déclaré, faisant allusion à une demande récurrente de son parti.

Le président de Los Republicanos, Eric Ciotti, a également regretté la décision judiciaire, estimant que les juges « ont davantage tenu compte de la politique que de la loi ». Pour le leader conservateur, Macron et la gauche « attendaient » cet arrêt, c’est pourquoi il a souligné qu' »une réforme constitutionnelle est plus que jamais indispensable pour sauvegarder le destin de la France ».

De l’autre côté, le leader du Parti socialiste, Olivier Faure, « satisfait » de la sentence et critique l’alignement du gouvernement sur les positions « historiques » de l’extrême droite, tandis que la chef du groupe parlementaire de La Francia Insumisa, Mathilde Panot, a appelé au retrait complet de la réforme et a souligné que « le racisme n’est pas constitutionnel ».

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