Le président chilien Gabriel Boric a annoncé le 2 novembre son plan tant attendu de réforme du système de retraite privé controversé du pays. « Les AFP, dans cette réforme, c’est fini », a assuré le président. Quels changements sont à venir ?

Mettre fin au controversé système de retraite chilien, pionnier de la capitalisation individuelle et reproduit dans les années 90 dans une grande partie de l’Amérique latine, était l’une des promesses de campagne de Gabriel Boric.

Aujourd’hui, le président présente un plan pour y arriver, dans une nouvelle tentative après tant d’échecs au fil des ans pour réformer ce système.

Dans un discours télévisé, le président chilien a déclaré qu’il prévoyait de remplacer le système des administrateurs de fonds de pension (AFP) par un nouveau système de sécurité sociale public-privé qui bénéficierait de nouvelles contributions des employeurs et de l’État.


Avertissant que les AFP n’ont plus d’avenir avec le projet de réforme, le président a ajouté que si les nouvelles entités privées pourront investir dans les fonds de pension, il y aura aussi une alternative publique.

« Il y aura de nouveaux gestionnaires d’investissements privés dans le but exclusif d’investir les fonds de pension et, en plus, il y aura une alternative publique, qui permettra de favoriser la concurrence avec l’entrée de nouveaux acteurs », a-t-il précisé.

Concrètement, l’initiative envisage la création d’un modèle mixte avec une augmentation de la contribution de 10% à 16%, avec la possibilité pour l’Etat de gérer une partie des fonds, une idée qui pour l’opposition « finira par détruire les retraites » .


Un système controversé qui a servi d’exemple dans la région

Le système de retraite chilien actuel date de la dictature d’Augusto Pinochet et est financé uniquement par les travailleurs.

Chaque employé formel est tenu de cotiser 10% de son salaire mensuel sur un compte personnel qu’il pourra utiliser à sa retraite (60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes), qui est géré par l’une des sept caisses de retraite. administrateurs (AFP) qui existent.

Le régime proposé par Boric maintiendrait les cotisations individuelles et augmenterait progressivement les cotisations patronales jusqu’à atteindre 6 %, pour un total de 16 %. L’État contribuerait également un certain montant.

La réforme des retraites était une exigence clé de l’épidémie sociale de 2019 qui a secoué la nation et, des mois plus tard, pendant la pandémie, les retraits de fonds traités par le gouvernement de Sebastián Piñera ont contribué à atténuer l’impact économique de l’urgence, drainant des milliards de dollars de le système.

Au Chili, 72 % des retraites sont en dessous du SMIC et un retraité sur quatre touche une pension en dessous du seuil de pauvreté, tandis que les AFP ont de gros profits, selon le président chilien.

La proposition de Boric doit maintenant faire son chemin dans les deux chambres du Congrès, où la coalition au pouvoir n’a pas la majorité.

Avec EFE et Reuters

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