Le Conseil des ministres du Burkina Faso a déposé un projet de loi visant à éliminer le français comme langue officielle et à favoriser les langues nationales dans le contexte de récentes tensions avec la France, qu’il accuse d’être à l’origine de plusieurs tentatives de coup d’État contre les autorités de transition.

Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a détaillé à l’issue d’une réunion tenue la veille que les langues nationales – mossi, bissa, yulá, peul – deviendront officielles au détriment du français, qui sera relégué au rang de « langue de travail ». « , comme le rapporte ce jeudi le portail d’information Tchadinfos.

La junte militaire burkinabè, dirigée par le putschiste et président de transition Ibrahim Traoré depuis septembre 2022, a adopté une position très critique à l’égard de ses partenaires occidentaux, en particulier de l’ancienne puissance coloniale, la France.

MODIFICATIONS DANS LES ORGANES DE L’ÉTAT

Le projet de loi prévoit également la suppression de la Cour supérieure de justice, dont les pouvoirs seront transférés aux tribunaux ordinaires, tandis que, d’autre part, les pouvoirs du Conseil constitutionnel seront élargis. Par ailleurs, la réorganisation de l’Agence nationale de renseignement est proposée, qui sera rebaptisée Conseil national de sécurité, son statut étant protégé par la Constitution.

De même, le médiateur et le Conseil économique et social (CES) seront supprimés, organes dont les fonctions seront confiées à une nouvelle institution appelée Conseil national des communautés, où les chefs religieux auront plus de poids.

Les modifications des principaux organes de l’Etat devront cependant être approuvées par l’Assemblée législative pour qu’elles entrent en vigueur, comme le rapporte ce jeudi Radio France Internationale (RFI).

A lire également