Le dernier rapport de l’organisation Global Witness affirme qu’entre 2012 et 2021, 1 733 défenseurs de l’environnement ont été tués dans le monde. Le Mexique est le pays qui a subi le plus d’homicides de ce type l’année dernière. Et à mesure que la crise climatique s’aggrave, la violence monte en Amérique latine : les trois quarts des attentats ont été enregistrés dans cette région.

Défendre la terre est une condamnation à mort pour des centaines de personnes dans le monde. En témoigne le dernier rapport de Global Witness qui, cette fois, non seulement comptabilise les homicides sur un an, mais compile également tous les chiffres publiés depuis 2012.

Ainsi, il montre que le Brésil est le pays le plus dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement, en marquant le classement du nombre d’homicides. Entre 2012 et 2021, 342 personnes y ont été assassinées. Et sur la liste figurent la Colombie, les Philippines, le Mexique et le Honduras. Au total, au cours de cette décennie, ils ont tué 1 733 défenseurs de l’environnement dans le monde.


Le Brésil et la Colombie sont les deux pays où le plus de défenseurs de l'environnement ont été tués entre 2012 et 2021, suivis des Philippines, du Mexique et du Honduras.
Le Brésil et la Colombie sont les deux pays où le plus de défenseurs de l’environnement ont été tués entre 2012 et 2021, suivis des Philippines, du Mexique et du Honduras. ©France 24

Si vous ne regardez que les chiffres de l’année dernière, le Mexique arrive en tête de liste des meurtres, puisque 54 des 200 homicides recensés par Global Witness dans le monde s’y sont produits.


Selon Global Witness, 200 défenseurs de l'environnement ont été tués en 2021 dans le monde.  Ce sont les cinq pays avec le plus de ces homicides.
Selon Global Witness, 200 défenseurs de l’environnement ont été tués en 2021 dans le monde. Ce sont les cinq pays avec le plus de ces homicides. ©France 24

Le facteur commun que les données ont est que les pays d’Amérique latine sont ceux qui représentent le plus de risques pour exercer la défense de l’environnement. En fait, les trois quarts des attaques à travers la planète en 2021 ont été signalées dans la région, selon Global Witness.

Cependant, ce décompte est incomplet. L’organisation reconnaît que l’information fait largement défaut en raison des restrictions à la liberté de la presse et de l’absence de contrôle indépendant dans de nombreux pays.

De plus, les communautés indigènes font face à un niveau disproportionné d’attaques, subissant près de 40% d’entre elles malgré le fait que les peuples indigènes ne représentent que 5% de la population mondiale.

Une autre constante dans les affaires est que la plupart des procédures judiciaires restent impunies parce que « les gouvernements n’enquêtent pas de manière adéquate sur ces crimes » et « de nombreuses autorités ignorent ou empêchent activement les enquêtes sur ces meurtres, souvent en raison d’une collusion présumée entre les intérêts des entreprises et de l’État », selon le rapport.

À France 24 en Español, nous avons discuté avec Andrea Carvalho, assistante de recherche senior à Human Rights Watch Brésil ; et avec le militant écologiste colombien Óscar Sampayo, de la Yariguíes Regional Corporation. Tous deux ont souligné que dans leurs pays respectifs l’impunité règne dans les assassinats de leaders écologistes.

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