Une nouvelle opinion juridique concernant les pertes de joueurs devant la CJUE a statué que les actions intentées contre des opérateurs sans licences locales ne constituent pas un abus du droit de l’UE.
Des centaines de dossiers de pertes de joueurs en Allemagne sont confrontés à de nouveaux retards suite à un avis rendu par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) qui n’a pas permis de déterminer si le traité allemand sur les jeux de hasard était compatible avec le droit de l’UE.
Cependant, l’avis a estimé que le tribunal avait reçu suffisamment d’informations pour évaluer la compatibilité du droit allemand avec le droit de l’UE.
Il a également statué que les tribunaux des États membres de l’UE sont autorisés à examiner la compatibilité du droit d’un autre État membre avec le droit de l’UE.
L’avis se rapporte à une affaire portée devant la CJUE en avril par un tribunal civil de Malte (C‑440/23). Les avis sont généralement rendus par un avocat général lors de la dernière partie de la phase orale de la procédure. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une décision formelle sur une affaire, il analyse les aspects juridiques et fournit des réponses aux questions posées par une affaire.
Dans ce cas, l’avis a conclu qu’un certain nombre de questions soulevées par le tribunal maltais étaient valables, notamment celle de savoir s’il était raisonnable pour les marchés réglementés localement (comme l’Allemagne) d’interdire les casinos en ligne autorisés uniquement à Malte.
Une autre question soulevée était de savoir si les tribunaux européens avaient compétence pour examiner la compatibilité du droit d’un autre État membre avec le droit de l’UE.
Les joueurs peuvent intenter des actions en justice pour pertes contre les opérateurs agréés à Malte
Toutefois, l’avis a statué qu’un joueur qui intente une action civile contre un opérateur sans licence locale d’exploitation ne constitue pas un abus du droit de l’UE.
Ce point aborde clairement la question centrale de savoir si le droit de l’UE soutient les demandes d’indemnisation des pertes de joueurs faites contre les opérateurs agréés à Malte par les joueurs en Allemagne et en Autriche.
Dans cette affaire, l’avocat général a convenu avec le demandeur que le contrat entre un joueur et un opérateur dans cette affaire était considéré comme nul en vertu du droit des contrats.
Ce point pourrait avoir d’énormes implications pour les centaines d’affaires similaires de pertes de joueurs traitées devant les tribunaux régionaux en Allemagne et en Autriche.
Celles-ci ont été suspendues lorsque quatre litiges importants, dont l’affaire C‑440/23, ont été portés devant la CJUE, car les tribunaux régionaux n’ont pas été en mesure de résoudre des questions complexes concernant le droit allemand des jeux de hasard et l’interprétation des lois européennes par le secteur.
Le secteur se tourne vers l’affaire Tipico pour obtenir des éclaircissements sur les lois allemandes sur les jeux de hasard
Cependant, un avocat allemand spécialisé dans le droit des jeux de hasard, déclare que les affaires resteront en suspens jusqu’à ce que la CJUE se penche sur la question centrale de savoir si le précédent traité d’État allemand, qui interdisait totalement les jeux de hasard sur Internet, était compatible avec le droit de l’UE.
Il ajoute que le secteur se tournera désormais vers la prochaine affaire de pertes de joueurs qui sera entendue par la CJUE le 24 septembre, afin de clarifier si les lois allemandes sur les jeux de hasard sont conformes au traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE).
L’affaire 530/24 implique l’opérateur de paris allemand Tipico et a été renvoyée à la CJUE en mai par la Cour fédérale de justice d’Allemagne (BGH).
L’avocat conclut que l’examen juridique approfondi du traité allemand sur les jeux de hasard par la CJUE concernera désormais une affaire de paris sportifs et non de paris sur les loteries et les casinos.