Tensions frontalières : La Thaïlande interdit à ses citoyens de se rendre dans les casinos cambodgiens
Dans un contexte de tensions croissantes entre la Thaïlande et le Cambodge, les ressortissants thaïlandais ne sont plus autorisés à franchir la frontière pour travailler ou jouer dans les casinos cambodgiens.
Le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge s’intensifie à la suite d’une escarmouche frontalière le 28 mai qui a coûté la vie à un soldat cambodgien. Au cœur du conflit se trouve une frontière terrestre de 820 kilomètres, dont certaines portions sont revendiquées par les deux parties.
Depuis l’incident du mois dernier, le Cambodge et la Thaïlande se sont engagés dans des mesures de représailles. La Thaïlande a menacé de couper l’électricité et l’accès à Internet au Cambodge, en particulier aux centres d’escroquerie et aux casinos illégaux. Le Cambodge a interdit les médias thaïlandais et l’expédition de fruits et légumes provenant de fournisseurs thaïlandais. À partir du 8 juin, les deux pays ont restreint les heures d’ouverture des postes frontières.
Dans la dernière salve, à compter de 8 heures du matin mardi, l’armée royale thaïlandaise a ordonné à tous les ressortissants thaïlandais qui travaillent dans les casinos cambodgiens de rester chez eux jusqu’à nouvel ordre. Selon le Bangkok Post, les voyageurs de loisirs sont également interdits de passage au Cambodge, y compris pour des “raisons de jeu”.
Coup dur pour les casinos cambodgiens réservés aux étrangers
Le différend affecte les activités des casinos réservés aux étrangers à Poipet. La ville frontalière, surnommée la “Sin City” du Cambodge, se trouve à environ trois heures de Bangkok et abrite huit casinos. Jusqu’à 90 % des clients sont des excursionnistes thaïlandais, le reste venant de Chine et de pays occidentaux.
Depuis l’imposition des restrictions frontalières, Donaco International, opérateur du Star Vegas Casino de Poipet, a enregistré une baisse de 62 % du trafic dans les casinos et une baisse de 42 % du taux d’occupation des hôtels. Dans un document déposé auprès de l’Australian Securities Exchange, la société a reconnu que la perturbation affectera les revenus en juin. Elle a promis de “tenir les actionnaires informés, le cas échéant”.
“Bien que la situation actuelle soit relativement calme”, a déclaré Donaca, “des différends sous-jacents persistent et le gouvernement thaïlandais continue d’imposer des mesures ayant un impact sur les mouvements à travers la frontière.”
Dans un message publié sur Facebook lundi, le Premier ministre cambodgien Hun Manet a déclaré avoir demandé à la Cour internationale de justice de La Haye de servir de médiateur dans le différend. “Le Cambodge choisit le droit international et la paix”, a-t-il proclamé.
Mais le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a rejeté ce plan. “Une tierce partie n’est pas toujours propice au maintien de relations amicales entre les États”, a-t-il déclaré. “En particulier dans les affaires sensibles impliquant des dimensions historiques, territoriales ou politiques complexes.”
