Les autorités françaises ont exprimé mardi leur « inquiétude » concernant l'arrestation, ce week-end, de l'avocate et journaliste tunisienne Sonia Dahmani, lors d'une retransmission en direct par une chaîne de télévision française depuis le siège de l'Ordre des avocats tunisiens.
Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que cette arrestation s'inscrit dans une série d'accusations policières qui ne visent qu'à « arrêter pour le plaisir d'arrêter », notamment « des journalistes et des membres d'organisations ».
« La liberté d'expression et d'association, ainsi que l'indépendance judiciaire et le droit à la libre défense sont des garanties inscrites dans la Constitution tunisienne », précise le texte.
De même, le gouvernement français a rappelé que la Tunisie et la France sont « souscrites » aux conventions des Nations Unies qui visent à protéger ces droits. L'arrestation a eu lieu après que des policiers ont pris d'assaut le siège du barreau.
Selon les médias tunisiens, Dahmani a été accusé de diffusion de fausses informations et de propos sarcastiques sur la situation actuelle dans le pays. L'arrestation a été enregistrée par les caméras de la chaîne de télévision France 24, qui a dû suspendre sa diffusion.
En réponse à cette arrestation, les avocats ont appelé à une grève illimitée en signe de protestation. L'Ordre des avocats a demandé sa libération immédiate et a appelé à « la mobilisation pour défendre la dignité des citoyens, leurs droits et leurs libertés ».