Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a demandé mercredi à l’Union européenne (UE) de prendre des mesures « de rétorsion » contre le Royaume-Uni s’il n’y avait pas d’accord de pêche post-Brexit pour le 10 décembre, date limite fixée par Paris .

Beaune a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une affaire entre la France et le Royaume-Uni, mais plutôt d’un problème de l’ensemble de l’Union européenne avec Londres. La Commission européenne a déjà indiqué que le différend devait être résolu à la date proposée par Paris, tout en augmentant la pression sur Londres dans les négociations.

Le secrétaire d’État français a affirmé que Paris a toujours « sur la table » la possibilité de prendre des mesures punitives, comme établir des contrôles douaniers plus stricts ou interdire aux cargos britanniques de débarquer les marchandises dans les ports français, si un accord n’est pas trouvé.

« C’est ce que la Commission européenne, c’est-à-dire tout le bloc, a dit aux Britanniques, que s’il n’y a pas de grands gestes le 10 décembre, il n’y aura plus de dialogue européen », a-t-il déclaré dans des déclarations à la radio française. RTL a collecté l’agence PA Media.

Beaune a averti lundi que la date limite pour parvenir à un accord avec le Royaume-Uni après le Brexit serait le 10 décembre. L’exécutif français a mis sur la table une batterie de sanctions possibles, dont une interdiction d’amarrer des bateaux britanniques, en réponse à la réduction des autorisations accordées aux pêcheurs français pour pêcher dans les eaux du Canal. Paris n’exclut pas non plus de limiter l’approvisionnement en électricité.

Le ministre britannique du Brexit, David Frost, a déjà indiqué que son pays envisageait « activement » le lancement du mécanisme de règlement des différends prévu dans les accords de sortie de l’Union européenne pour résoudre l’actuel différend de pêche avec la France.

De son côté, le gouvernement français insiste sur le fait que près de la moitié des demandes de permis déposées par les pêcheurs français n’ont pas encore été acceptées malgré le dépôt des documents demandés par les autorités britanniques pour corroborer le respect des accords du Brexit.

En vertu de l’accord commercial Brexit conclu fin 2020, les pêcheurs européens peuvent opérer dans les eaux britanniques tant qu’ils peuvent prouver qu’ils y ont déjà opéré.

MESSAGE DE MACRON

Le président français, Emmanuel Macron, a également évoqué les débats ouverts après le Brexit lors d’une allocution télématique devant le Comité européen des régions, tant sur les questions de pêche que sur les plaintes de Londres concernant le protocole d’Irlande du Nord, un aspect « fondamental » de l’ensemble processus de l’avis du président français.

Ce protocole, dont le gouvernement de Boris Johnson envisage la remise en cause, est « un enjeu existentiel », selon Macron, qui a insisté pour que le texte réconcilie les accords du Vendredi saint qui ont permis la paix en Ulster avec le respect du marché unique européen, dont L’Irlande du Nord continuerait d’être partie aux accords actuellement en vigueur.

En termes de marché, a ajouté Macron, « vous n’avez pas à faire de compromis ». Aussi, il a indiqué que le sujet peut être « une question de guerre et de paix pour l’Irlande », raison pour laquelle il pense qu' »il ne faut pas jouer avec ça ».

A lire également