Une étude met en lumière le manque de sensibilisation des consommateurs face aux sites de jeux d’argent illégaux au Royaume-Uni.
La Commission des Jeux de Grande-Bretagne a lancé un appel à une plus grande sensibilisation concernant les sites web du marché noir, suite à la publication d’un premier rapport sur l’activité illégale. Ce rapport révèle que la majorité des consommateurs qui jouent sur ces plateformes ne sont pas conscients de leur illégalité.
Intitulé “Jeux d’argent en ligne illégaux : Sensibilisation, motivations et facteurs d’influence des consommateurs”, ce rapport, le premier d’une série d’études, explore plusieurs préoccupations liées aux sites web du marché noir. Il s’intéresse notamment aux raisons qui attirent les consommateurs vers ces sites et aux profils des joueurs les plus susceptibles de jouer avec des opérateurs illégaux.
L’une des principales préoccupations soulevées par le régulateur est le manque apparent de sensibilisation aux opérateurs illégaux. Le rapport a révélé que la plupart des joueurs avaient une faible connaissance des sites web illégaux et non autorisés, tandis que d’autres ont déclaré ne pas savoir comment vérifier si un opérateur détenait une licence.
Cependant, il y avait un consensus général selon lequel les consommateurs estimaient qu’il était important que les sites web détiennent une licence. Le rapport a également révélé que les gens utilisaient des sites illégaux pour compléter leurs activités de jeu sur des sites autorisés. Aucun participant n’a déclaré jouer uniquement sur des sites illégaux.
Les raisons de l’utilisation des sites web du marché noir varient
Quant aux raisons pour lesquelles les utilisateurs se tournent vers des sites non autorisés, la commission a souligné plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, l’accès à une gamme plus large de jeux et de contenus que ce qui est disponible sur les sites web approuvés. Certains consommateurs ont également déclaré avoir trouvé de meilleures cotes sur les sites non autorisés et pouvoir jouer avec d’autres devises, y compris certaines cryptomonnaies.
Une source d’inquiétude pour la commission est que certains consommateurs considèrent les sites illégaux comme un moyen d’éviter les mesures de jeu responsable. Les sites web non autorisés ne sont pas soumis aux mêmes exigences que les opérateurs approuvés, ce qui signifie que les joueurs ne sont pas soumis à des mesures telles que la vérification de l’âge et de l’identité, ni aux limites de dépôt.
La commission s’est également inquiétée de la manière dont les joueurs auto-exclus utilisaient les sites web non autorisés pour reprendre le jeu avant la fin de leur période d’auto-exclusion. Comme pour les autres mesures de jeu responsable, les sites non autorisés ne sont pas tenus de s’intégrer au système d’auto-exclusion en Grande-Bretagne.
Les joueurs auto-exclus retournent au jeu
Les personnes qui s’étaient auto-exclues ont été identifiées comme l’un des quatre principaux groupes de consommateurs qui ont tendance à jouer sur des sites du marché noir. Le rapport a également souligné que les “joueurs qualifiés” jouent parfois sciemment avec ces opérateurs afin d’utiliser des devises autres que la livre sterling.
Un autre groupe a été nommé “explorateurs sociaux”, faisant référence à ceux qui trouvent les sites illégaux sur les médias sociaux, les forums ou par l’intermédiaire d’amis. Ces joueurs testent souvent les sites web avant de dépenser des sommes plus importantes afin de minimiser les risques.
Le dernier groupe, lié à la question de la sensibilisation, a été identifié comme des “touristes accidentels”. Ces utilisateurs ont trouvé les sites web illégaux par accident et se sont donc engagés dans le marché illégal sans le savoir.
Les jeunes hommes âgés de 18 à 24 ans étaient les plus susceptibles de jouer sur des sites web illégaux. Le rapport a également indiqué que ceux qui avaient un indice de gravité des problèmes de jeu (Problem Gambling Severity Index) de huit ou plus étaient ceux qui jouaient le plus avec ces opérateurs.
Les paris en ligne sur le football, les machines à sous, le bingo et les jeux virtuels étaient parmi les formes de jeu les plus populaires sur les sites illégaux.
La commission appelle à une action en faveur de la sensibilisation
Le régulateur a noté plusieurs limites aux résultats. Celles-ci incluent le fait que le rapport repose sur l’auto-déclaration du comportement des joueurs tout au long de l’étude. Il a également noté que seules les personnes ayant joué au cours des quatre dernières semaines, à l’exclusion de la Loterie Nationale, ont été interrogées.
Cependant, la Commission des Jeux a pu tirer plusieurs conclusions du premier rapport de la série. Sa principale recommandation était d’améliorer la sensibilisation et l’éducation des consommateurs afin d’aider les gens à distinguer les sites autorisés des sites non autorisés, ainsi qu’à comprendre les risques liés à l’utilisation des sites du marché noir.
Elle a également suggéré des interventions ciblées pour les groupes d’audience spécifiques, car les motivations du jeu diffèrent entre eux. Une recommandation connexe portait sur des campagnes visant à modifier le comportement des consommateurs et à réduire les risques.
Le régulateur a également déclaré qu’il devrait y avoir un contrôle réglementaire accru des méthodes de paiement, du marketing, des pratiques d’affiliation et de la publicité et du contenu transfrontaliers afin de réduire l’accès aux sites non autorisés. En outre, la commission a demandé une surveillance continue pour suivre les taux de jeu.
“Le marché en ligne illégal est dangereux, injuste et criminel”, a déclaré Andrew Rhodes, directeur général de la commission. “C’est pourquoi la commission a investi massivement dans ce domaine ces dernières années.”
“Pour être encore plus efficaces dans la lutte contre le marché illégal, il est essentiel que nous ayons une compréhension à la fois approfondie et large de son fonctionnement, et cet éclairage est une étape cruciale dans la construction de cette compréhension dans un domaine de recherche très complexe.”
“Nous sommes déterminés à protéger les consommateurs et à maintenir la confiance dans le secteur réglementé en prenant des mesures énergiques et fondées sur des preuves. Depuis avril 2024, nous avons constaté une multiplication par dix de nos activités de perturbation, et nous avons l’intention de continuer à travailler avec un large éventail de partenaires pour tirer parti de ce succès.”
