La com de Mars, la honte du Far West, le club mal-aimé et la madone des coffres de voiture

La com de Mars, la honte du Far West, le club mal-aimé et la madone des coffres de voiture

À peine posé sur Mars, le rover Perseverance a sagement rappelé, en anglais et en espagnol, que… “la persévérance peut vous conduire où vous voulez”. Maintenant, raconte le site de CNN, c’est au tour d’Ingenuity, un petit hélicoptère encore niché sous le ventre du rover, d’annoncer que ses batteries sont en cours de chargement pour sa première exploration aérienne de la planète rouge, dans un ou deux mois. Une déception, pourtant : ces messages, révèle USA Today, proviennent non des gentils robots sur Mars mais du QG de la Nasa à Washington, où une équipe de cinq communicants chevronnés dirige une campagne de relations publiques planétaire sur les réseaux sociaux.

En ces temps de déni de la science et des “à quoi ça sert” grognons, on rivalise de trouvailles pour passionner les Terriens. Voilà pourquoi, explique Space.com, le rover a embarqué trois puces électroniques contenant les noms des 11 millions d’humains qui ont participé à la campagne “Envoyez votre nom sur Mars”, et les 155 rédactions d’écoliers américains qui ont rivalisé d’imagination pour proposer un nom pour le rover. Le robot porte aussi l’image d’un caducée soutenant un globe terrestre, hommage aux soignants de l’épidémie de Covid.

Rock martien

Pour la première fois dans l’histoire de la conquête spatiale, nous entendrons aussi le son d’une autre planète. Lors des missions précédentes, les micros n’avaient pas survécu au long voyage, raconte Wired. Cette fois, Perseverance en a deux. L’un est adjoint à une caméra couplée à un laser qui pulvérise les minéraux pour mieux en analyser les possibles microbes fossiles. L’autre est résolument grand public, conçu pour capter la musique des brises martiennes, au prix d’années de travail des savants de la Nasa et du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena, avec l’aide d’un simple mortel : un musicien de rock de Los Angeles, ingénieur du son à ses heures, nommé Jason Achilles Mezilis.

Ce fana du cosmos avait, lors d’un déjeuner en 2016, expliqué à un copain employé au JPL le casse-tête que représentait la fabrication d’un micro capable de résister au transport puis à des variations de températures de 150 degrés sur Mars et de filtrer les bruits parasites pour ne recueillir que le vrai son de la planète. Le JPL a contacté Jason quelques mois plus tard pour le prier de participer aux essais des composants de l’appareil, tous achetés dans le commerce. Il n’est pas peu fier.

Lone Star State

Tandis qu’on déposait des machines sur Mars, le Texas, l’un des États les plus riches du pays, se révélait incapable, pendant une vague de froid, d’éviter à ses habitants de mourir d’hypothermie ou de manquer d’eau potable pendant des jours. Ars Technica dissèque les causes du désastre. Beaucoup de centrales texanes s’arrêtent en hiver pour des opérations de maintenance en prévision du pic de consommation de l’été, quand les climatiseurs marchent à fond. Les installations qui fonctionnent ne sont pas protégées du froid, et leurs canalisations d’eau ont donc gelé. Enfin, le réseau est coupé du reste du pays en raison de son aversion pour les réglementations fédérales et ne peut donc compter sur un apport d’électricité des États voisins.

Le gouverneur républicain Greg Abbott et nombre d’élus du même parti incriminent les défaillances des énergies renouvelables, qui représentent tout de même un quart de l’approvisionnement local. Ce mensonge éhonté, répété en boucle sur tous les médias conservateurs, servirait à monter la population contre le prochain plan énergétique et environnemental de Joe Biden. Des éoliennes ont bien gelé, c’est vrai, mais les trois quarts de l’électricité de l’État proviennent du gaz naturel, du charbon et du pétrole, dont le Texas est le plus gros producteur national.

Nid d’espions ?

Clubhouse, vous connaissez ? Lancé en 2019, ce réseau social, fort déjà de 2 millions d’abonnés, doit son succès à des concepts plutôt vieillots. Il repose non sur des posts écrits, mais sur des conversations orales par groupes thématiques et, comme dans un club, les nouveaux abonnés ne sont admis que sur invitation d’autres membres. L’intérêt est tel, en cette époque d’isolement sensoriel, qu’il donne lieu, selon le Guardian, à un véritable marché noir des invitations, facturées 89 dollars sur des sites comme eBay. Mais Clubhouse n’a pas bonne presse. Le quotidien britannique, dans un article assassin, rappelle que les membres qui souhaitent en inviter d’autres doivent abandonner toute protection de leur vie privée, car ils doivent fournir au site la liste complète de leurs contacts. Bloomberg, pour sa part, révèle que les conversations entre membres, réputées confidentielles, peuvent facilement être espionnées par des hackers et, pire, par des gouvernements. Il précise que Clubhouse recourt aux services d’Agora, une firme dont le siège est à Shanghai…

Merci Janette

The Hustle explique pourquoi tous les coffres des voitures américaines produites depuis 2002 peuvent être ouverts de l’intérieur grâce à une poignée dotée d’indications fluorescentes intelligibles même par un enfant. En 1995, Janette Fennell et son mari avaient été enfermés durant de longues heures par des voleurs dans la malle arrière de leur véhicule. Janette a mené pendant des années une campagne nationale pour obtenir des constructeurs automobiles qu’ils ajoutent ce petit dispositif de sécurité vital, surtout pour les enfants qui s’enferment lors des parties de cache-cache.

Philippe Coste

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