L’annonce surprise de deux hausses d’un quart de point intervient après que le Conseil de politique monétaire de la banque s’est réuni à Amsterdam, acceptant que l’inflation est un « défi majeur » et que ces forces se sont « élargies et intensifiées ».

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de commencer à relever les taux d’intérêt de 25 points de base lors de sa réunion de juillet pour contenir l’inflation la plus élevée depuis que l’euro existe à la suite de la guerre en Ukraine et a mis en garde contre de nouvelles hausses en septembre, bien qu’elle n’ait pas préciser combien.

La BCE a annoncé depuis Francfort après la réunion du Conseil des gouverneurs à Amsterdam que le montant de cette augmentation en septembre dépendra des données d’inflation. « Si les perspectives d’inflation à moyen terme persistent ou se détériorent, une nouvelle augmentation sera appropriée lors de la réunion de septembre », ont-ils ajouté dans un communiqué.

Cette décision dénote une inquiétude quant au niveau d’augmentation annuelle des prix à la consommation, qui a atteint 8,1% par an en mai, le plus élevé depuis le début des statistiques en 1997, et est quatre fois supérieur à l’objectif de la banque de 2%.

Les marchés attendent plus de détails de la part de la présidente de la banque, Christine Lagarde. « Une inflation élevée est un défi majeur pour nous tous », a déclaré la banque, tandis que « le Conseil des gouverneurs veillera à ce que l’inflation revienne à son objectif de 2% à moyen terme ».

La hausse des taux est l’outil habituel pour lutter contre l’inflation

En augmentant le prix de l’argent, la banque centrale peut influencer ce que les institutions financières, les entreprises, les consommateurs et les gouvernements doivent payer pour emprunter l’argent dont ils ont besoin. Des taux plus élevés peuvent aider à refroidir une économie déséquilibrée, tout en veillant à ne pas freiner la croissance.


Dans cette photo d'archive prise le 21 avril 2022, des acheteurs font leurs courses à Rosemead, en Californie.  L'inflation des prix à la consommation aux États-Unis a légèrement ralenti le mois dernier à 8,3 % par rapport à avril 2021, selon les données du gouvernement publiées le 11 mai 2022.
Dans cette photo d’archive prise le 21 avril 2022, des acheteurs font leurs courses à Rosemead, en Californie. L’inflation des prix à la consommation aux États-Unis a légèrement ralenti le mois dernier à 8,3 % par rapport à avril 2021, selon les données du gouvernement publiées le 11 mai 2022. © FREDERIC J. BROWN / AFP

La BCE a également abaissé sa prévision de croissance pour cette année de 3,7% à 2,8% et a relevé ses perspectives d’inflation à 6,8% pour cette année, plus que les 5,1% prévus dans ses perspectives de mars.

Pour 2024, il l’a porté à 2,1% contre 1,9%. La banque estime que l’inflation sera supérieure à l’objectif pendant plusieurs années, ce qui est un argument de poids pour augmenter les taux.

« Les projections indiquent que l’inflation restera excessivement élevée pendant un certain temps », a expliqué la BCE.

La Réserve fédérale américaine a relevé son taux d’intérêt d’un demi-point le 4 mai et a maintenu la perspective de nouvelles hausses de ce type. De son côté, la Banque d’Angleterre a testé les hausses à quatre reprises depuis décembre.

Les hausses de taux mettent fin à une ère d’argent bon marché qui a débuté lors de la crise financière mondiale de 2009. Les hausses commenceront à partir de niveaux record de zéro pour son taux de prêt aux banques et de moins 0,5 % pour les dépôts au vu des banques.

Avec AP et EFE

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