Le Cauchemar de l’IA : Quand l’Efficacité Tue l’Âme d’une Entreprise
Ady Totah, Fondateur & PDG, LuckyStreak
« Que se passe-t-il lorsque nous priorisons l’efficacité basée sur l’IA au détriment de la connexion humaine ? La semaine dernière, j’ai fait un rêve ; le genre de rêve qui vous réveille en sueur froide. LuckyStreak avait perdu son âme, et l’IA était le clou dans son cercueil… »
Imaginez la scène ; je suis assis à mon bureau, et le bureau habituellement animé est froid et silencieux. Je venais de valider numériquement le licenciement de 93 membres de mon équipe – 93 moyens de subsistance ; 93 familles – tout au nom de « l’efficacité ».
Le conseil d’administration était ravi. Les marges étaient en hausse, la feuille de route des produits était plus allégée et nos systèmes fonctionnaient plus rapidement et plus facilement. Selon tous les indicateurs clés de performance établis, tout allait bien, pour l’instant.
Mais dans mon rêve, assis là seul avec ma souris encore chaude du dernier clic, la réalité m’a frappé comme un coup de marteau sur la tête… Qu’étions-nous devenus, bon sang ?
Le silence est assourdissant
Je ne reconnais plus cet endroit. Le lieu de travail que j’avais créé et autrefois adoré, plein de conversations, de connexions et de défis, était maintenant silencieux. Il n’y a pas de bavardage, pas de tension, pas d’étincelle, pas d’humanité. Juste des tableaux de bord sans âme ; des automatisations et des systèmes d’IA fonctionnant en arrière-plan.
Le support avait été externalisé à un chatbot IA et la gestion des comptes gérée par un seul outil intelligent entraîné sur des années de données clients. Et les opérations de jeu ? Optimisées en temps réel par des systèmes de vision IA qui suivent tout.
Un super-outil qui avait été « entraîné ». Pas d’erreurs. Pas de bruit. Personne. Et pendant un instant, je me dis, est-ce à cela que ressemble la victoire maintenant ?
Mais ensuite, je me réveille. Il est 2h47 du matin et mon cœur bat la chamade. Je transpire comme si j’avais couru un marathon. Ce n’était pas réel – pas encore – mais cela commençait à se sentir proche. Trop proche. Et c’est ce qui m’empêche de dormir la nuit.
Le métier de la connexion
Les bugs, la charge du serveur et même la réglementation sont tous des défis acceptables dans les hauts et les bas de la croissance et de l’évolution de l’entreprise. Mais pas cette dérive lente et séduisante vers un avenir où nous laissons les machines prendre le relais ; cette entité omniprésente que nous appelons « progrès ».
Soyons clairs : je crois en l’IA. Nous l’utilisons tous les jours chez LuckyStreak. Nous construisons avec elle, nous y investissons et c’est un puissant catalyseur. Mais nous l’utilisons pour amplifier les gens, pas pour les remplacer. Dans notre entreprise, la « présence » compte le plus.
Nous sommes dans le métier de la connexion. Connexion entre de vrais croupiers humains, de vrais joueurs et de vrais clients avec de vrais problèmes. C’est une industrie d’énergie et de confiance, et ces connexions ne peuvent pas être automatisées.
Les risques auxquels nous sommes tous confrontés ne sont pas seulement opérationnels, ils sont existentiels. Si vous perdez vos employés, vous perdez votre âme et le cœur battant de l’entreprise. Vous perdez la voix au téléphone qui sent la frustration ; l’agent de support qui calme le chaos et le gestionnaire de compte qui sait quand un client est sur le point de se désabonner. Et vous perdez ces choses bien avant que les données ne vous le disent.
La fidélité n’est construite que par les gens
Une chose que l’IA ne construit pas, c’est la fidélité. La fidélité est construite par les gens et la connexion humaine. Ainsi, tandis que d’autres se précipitent vers l’automatisation complète au nom de la satisfaction des indicateurs clés de performance financiers traditionnels tels que l’échelle, la vitesse et les économies, nous choisissons une voie différente. Une voie où l’IA rend nos employés meilleurs, plus pointus, plus rapides.
Ce rêve que j’ai fait était censé ressembler à une réussite, mais en réalité, il ressemblait à une peine de prison à vie. Et un cauchemar vivant sans âme n’est pas l’entreprise que je construis.
