Le ministre de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation, Luis Planas, et ses homologues français et italien, respectivement Fabrice Loher et Francesco Lollobrigida, ont demandé ce lundi à la Commission européenne un moratoire sur les limites de pêche en Méditerranée en 2025 afin de garantir la stabilité des stocks de poissons et des flottes concernées.
Les trois représentants se sont réunis avant la réunion des ministres de l'agriculture et de la pêche de l'UE pour attirer l'attention du Conseil sur les futures étapes de mise en œuvre du Plan pluriannuel de la Méditerranée occidentale pour les stocks démersaux, qui obligera, à partir du 1er janvier 2025, la Commission à appliquer le maximum approche de rendement durable (MSY), qui limite les jours de pêche.
Dans un communiqué commun publié à l'issue de leur réunion, les trois pays défendent que les flottes chalutières opérant en Méditerranée ont fait des « efforts considérables » depuis 2020 et estiment qu'il existe des alternatives aux mesures drastiques de réduction des jours de pêche.
« Nous estimons que l'application de la réglementation en Méditerranée occidentale a produit, en 5 ans d'application, une très sérieuse diminution du nombre de jours de travail des navires et que la performance maximale durable n'a été que partiellement atteinte », a expliqué Planas, qui préconise de « trouver de nouveaux moyens pour atteindre l'objectif mais sans que les ports de pêche disparaissent ».
« Nous devons rechercher un équilibre entre les stocks biologiques et l'impact économique et social des mesures proposées », a défendu le ministre, qui veut soulever cet élément auprès du futur commissaire à la pêche, Costa Kadis, afin qu'il en tienne compte dans ses propositions en décembre, lorsque les Vingt-Sept doivent se mettre d'accord sur les TAC et les quotas pour l'année prochaine.
Tout cela afin de préserver la stabilité des stocks, mais d'une manière qui permette « la survie du poisson et aussi des pêcheurs », a déclaré Planas, qui nous invite à examiner les effets de la réduction de l'effort, des fermetures saisonnières. et des mesures de sélectivité.
Dans le même esprit, le ministre français a accusé la « grande inquiétude » que lui a transmise le secteur en raison de l'incertitude sur l'avenir de son activité au 1er janvier. « Les mesures de réduction de l'effort de pêche sont inacceptables », a insisté Loher, qui parle de « sabotage de la Méditerranée ».
Ainsi, l'Espagne, la France et l'Italie ont exhorté l'Exécutif communautaire à geler l'effort actuel pour 2025 et, en même temps, à reprendre les négociations pour adapter l'actuel Plan pluriannuel de la Méditerranée occidentale.