L’initiative est l’œuvre de « G10 Favelas », une organisation qui rassemble des dirigeants et entrepreneurs des dix plus grandes favelas du Brésil, dont Paraisópolis, à Sao Paulo, ou La Rocinha, à Rio de Janeiro.

À l’entrée du Pabellón Social de Paraisópolis, la deuxième plus grande favela de Sao Paulo, il n’y a pas de statues de taureaux dorés, mais un agglomération de bâtiments en briques nues. Il n’y a pas non plus de courtiers expérimentés à l’intérieur de l’enceinte, mais il y a une cloche en laiton, symbole de la « Bourse des Favelas » récemment inaugurée.

Les dix plus grandes favelas du Brésil ont créé leur propre bourse, avec laquelle elles entendent faire prospérer les entreprises locales et ouvrir les portes aux investisseurs du monde entier. « L’idée est née de créer un pont entre les start-up et ceux qui veulent agir dans les favelas du Brésil », a expliqué à l’agence Efe le président du « G10 Favelas », Gilson Rodrigues, 37 ans, leader communautaire de Paraisópolis.

Le projet, lancé à la mi-novembre, est le résultat d’une alliance avec DIVI-hub, une plateforme de financement populaire, basée dans la Silicon Valley (Californie), qui dispose déjà des autorisations de la Commission brésilienne des valeurs mobilières (CVW) pour réglementer les actions de entreprises listées.

N’importe qui, « riche ou pauvre », remarque Rodrigues, peut investir et acheter des actions de 10 reais (presque 2 dollars). Les actionnaires, comme dans tout autre marché boursier dans le monde, auront droit aux dividendes, aux actions de la société ou au retour sur investissement.

Le premier locataire de la Bourse des Favelas

Le pionnier de cette nouvelle bourse est Favela Brasil Xpress, dont le fondateur et PDG, Givanildo Pereira, a 21 ans. Son idée est née d’un besoin pressant : les graves problèmes de livraison des colis achetés via internet dans les favelas.


Favela Brasil Xpress a été la première cotée à la bourse des Favelas du Brésil
Favela Brasil Xpress a été la première cotée à la bourse des Favelas du Brésil EFE – Sebastião Moreira

Pereira a vu une opportunité et a fondé une entreprise dont la mission est de livrer le colis à la porte du consommateur. Après plusieurs tentatives infructueuses pour obtenir des prêts, il a finalement obtenu un petit de 15 000 reais (2 700 dollars) de « G10 Bank », une autre initiative de « G10 Favelas » qui est née pour faciliter l’accès au crédit aux résidents et qui prépare également son IPO.

Maintenant, il vise à lever 1,3 million de reais (230 000 $) par le biais d’une offre publique d’actions, qui, espère-t-il, n’aura rien à envier à une introduction en bourse dans n’importe quel ring du monde.

Avec EFE

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