En football, le début de la phase d’élimination directe au Cameroun a repris la formule du premier tour : des favoris qui avancent avec souffrance, d’autres qui passent à côté face à l’irruption des modestes. En dehors des terrains, la mort de huit personnes dans une bousculade au stade d’Olembé a endeuillé le tournoi.

Les huitièmes de finale marquaient définitivement la dernière manche de la Coupe d’Afrique des Nations. Mais pas à cause de l’aspect sportif, mais à cause de ce qui s’est passé devant le stade d’Olembé, le lundi 24, avant le match entre le Cameroun et les Comores. Une bousculade a laissé le triste bilan de 8 morts et 38 blessés, un drame difficile à comprendre et sur lequel une clarification est attendue.

La loupe braquée sur les failles de l’organisation, la Confédération africaine de football (CAF) a rapidement annoncé des mesures en réponse aux événements : elle a ordonné une enquête et déplacé le match de quart de finale prévu sur cette étape (Maroc-Egypte, qui devait se jouer dans l’Ahmadou Ahidjo).

Le gouvernement camerounais, de son côté, a également promis des améliorations à l’accès à un stade construit spécialement pour le tournoi et qui porte le nom de l’ancien président camerounais Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Face à la menace de la CAF de ne pas utiliser le stade jusqu’à ce que la sécurité soit garantie, l’objectif des autorités semble désormais être de sauver la demi-finale et la finale.

Quoi qu’il en soit, le tournoi connaîtra sa dernière période de deuil. La minute de silence observée à partir de mardi dans tous les matches devrait durer jusqu’à la fin de la compétition.


Nigeria, Mali et Côte d’Ivoire, trois vainqueurs de groupe qui se sont arrêtés net

Sur le terrain, le tournoi continue d’alterner les coups d’effet et il n’y a aucune équipe qui fasse la différence par rapport au reste.

Le Nigeria semblait s’imposer comme un concurrent après avoir été la seule équipe à avoir remporté ses trois matches de phase de groupes. Cependant, les « Super Eagles » se sont heurtés à une nouvelle frustration en tombant 1-0 contre la Tunisie -tous deux par Youssef Msakni-, une équipe qui est arrivée avec plusieurs pertes en raison d’une épidémie de cas de Covid-19. Sans compter les éditions auxquelles il ne s’est pas qualifié, la 9ème place au Cameroun est la plus mauvaise performance de la coulée verte.

Une autre équipe qui a quitté le tournoi déçue était le Mali, dominant le groupe F. Les « Aigles » n’ont jamais été en mesure de gagner une CAN, mais, avec une génération prometteuse et une équipe exigeante mais pas impossible, ils semblaient avoir une chance. . L’affrontement a été fort : bien qu’ils aient été largement dominants dans le temps réglementaire, ils n’ont pas pu briser la surprenante Guinée équatoriale, qui s’est ensuite imposée aux tirs au but 6-5. Quatrième édition consécutive sans entrer dans le top huit pour le Mali.


Alors que la Côte d’Ivoire, qui a remporté le groupe E disputé, n’a pas pu briser sa malédiction face à l’Egypte, qui s’est imposée 5-4 aux tirs au but après un match nul et vierge après 120 minutes. L’histoire marque que les ‘Pharaons’ n’ont jamais perdu face aux ‘Eléphants’ dans une phase d’élimination directe de la CAN : un succès en huitièmes de finale 2021 s’ajoute aux quarts 1998, à la finale 2006 et à la demi-finale 2008.

La liste s’allonge si l’on ajoute le duel pour la troisième place en 1970. Avec une formation compacte, le casting de Carlos Queiroz a annulé une équipe qui a de grandes individualités, mais a laissé des doutes dans le fonctionnement collectif. Un coup d’autorité de l’Egypte, qui a fait ressortir sa hiérarchie, celle qui l’a mené à être le joueur le plus titré du tournoi avec 7 titres.

Le Cameroun met fin au rêve des Comores au milieu des controverses, la Gambie continue de faire sensation

La grande image des huitièmes de finale a été livrée par le duel entre le Cameroun et les Comores. Chaker Alhadhur, arrière gauche de 1,72 mètre, occupait l’arc des ‘Celacanthes’ en raison de l’impossibilité d’aligner aucun de leurs trois gardiens. Au verso, un numéro improvisé avec du scotch reflétait fidèlement le caractère inédit de la situation.

L’absence de gardiens de but n’a pas été sans polémique. En plus de la blessure de Salim Ben Boina, se sont ajoutés les positifs au Covid-19 de Moyadh Ousseni et Ali Ahamada, dans le cadre d’une flambée de cas survenue dans les jours précédant l’affrontement avec l’équipe locale. Cependant, à la veille du match, Ali Ahamada a renvoyé un résultat négatif et a même voyagé pour rejoindre son équipe, mais un changement de règle peu clair de la CAF l’a empêché d’apparaître.

Cette modification, ajoutée au « timing » de l’épidémie aux Comores, a soulevé toutes sortes de spéculations sur un possible favoritisme envers le pays hôte. Bien que les hypothèses n’aient pas été étayées par des preuves, le nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), la star Samuel Eto’o, s’est chargé de répondre aux accusations, affirmant qu’il n’accepterait « jamais » de gagner « en trichant ». .

Décimés, les Comores ont disputé un match plus que digne face à une équipe camerounaise qui semblait dépassée par son obligation. Une courte finale 2-1 a permis à l’équipe débutante de clore une participation historique la tête haute. Karl Toko-Ekambi et Vincent Aboubakar -buteur du tournoi avec 6 buts- ont marqué pour les ‘Lions Indomptables’; Youssouf M’Changama, d’un superbe coup franc tiré, remisé pour les insulaires.

La Gambie, l’autre nouvelle venue dans la compétition, est toujours en course et a le mérite de le faire. C’est une formation jeune, qui profite de la vitesse et de la malice de ses attaquants et pratique un style divertissant. Avec cette formule et le but de Musa Barrow, ils ont battu la Guinée 1-0, qui a raté Naby Keita et a été désapprouvé par ses supporters : certains supporters, en effet, ont lancé des objets sur l’entraîneur Kaba Diawara après la défaite.

Le Sénégal, le Maroc et le Burkina Faso complètent le « groupe des huit »

Avec autant de géants tombés, le Sénégal s’est positionné comme le grand favori en raison de l’énorme hiérarchie de son effectif. Mais les « Lions de la Teranga », jusqu’à présent, ont affiché un niveau bien en deçà des attentes. En huitièmes de finale, contre le Cap-Vert, il n’a pu ouvrir le score qu’après que son rival se soit retrouvé à 9 joueurs en raison de l’expulsion de Patrick Andrade et du gardien Vozinha.

Sadio Mané est la carte des buts sénégalais. Avec un superbe but, il a ouvert le score contre les « Blue Sharks », juste avant de se retirer en raison des conséquences d’un affrontement de têtes avec Vozinha -un geste qui a valu un carton rouge au gardien capverdien-. Bamba Dieng a complété le triomphe. Deux victoires, deux nuls, trois buts pour et aucun contre sont les chiffres discrets de ceux menés par Aliou Cissé.

Un autre des prétendants au titre, le Maroc, a lui aussi souffert plus que nécessaire pour venir à bout du Malawi en difficulté 2-1, qui franchit pour la première fois la phase de poules d’une CAN. Gabadinho Mhango a marqué un superbe but en prétendant être le meilleur du tournoi et a ébranlé les pronostics. Mais, même s’ils ne brillent pas, les « Lions de l’Atlas » de Vahid Halilhodzic ont formé une équipe fiable qui a des variantes pour atteindre le but : une tête de Youssef En-Nesyri et un coup franc bombardé par Achraf Hakimi ont suffi pour finir avec son rival enthousiaste.

La huitième place des quarts de finale revient au Burkina Faso, qui a remporté le duel des « outsiders » contre le Gabon aux tirs au but après un match nul 1-1 dans le temps réglementaire. Le casting de Kamou Malo a pris les devants alors qu’il était en difficulté, grâce à son capitaine Bertrand Traoré -qui avait raté un penalty quelques minutes auparavant-. Bruno Ecuele Manga, avec l’aide de la déviation décisive d’Adama Guira, a égalisé pour les ‘Panteras’ dans l’épilogue du match et quand les ‘Colts’ avaient fait de longs mérites pour condamner l’histoire plus tôt.

Le menu des quarts de finale débutera avec Gambie-Cameroun samedi au stade Japoma de Douala. Le Burkina Faso et la Tunisie se retrouveront ensuite à Garua.

Dimanche, le stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, qui ne comptait pas de quarts de finale au programme initial, accueillera deux duels : Maroc-Egypte (délocalisé en raison des incidents d’Olembé) et Sénégal-Guinée équatoriale, qui ne se joueront pas en Douala à cause du mauvais état du terrain de jeu à Japoma. En effet, pour cette raison, il n’aura pas non plus la demi-finale qui lui correspondait, également transférée à l’Ahidjo.

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