Le projet controversé de réforme fiscale comprend la perception de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les services publics des couches les plus élevées, élargit l’assiette fiscale, crée un fonds pour faire face au changement climatique et une taxe sur les plastiques à usage unique.

Le gouvernement colombien l’appelle la «loi de solidarité durable», mais en réalité, il s’agit d’une réforme fiscale complète. Ce jeudi 5 avril, la facture d’origine officielle a été déposée qui vise à lever environ 25 milliards de pesos (environ 6 850 millions de dollars).

Controversé, avant même d’être présenté, le projet propose une série de réformes du statut fiscal pour élargir l’assiette des contribuables, c’est-à-dire qu’il réduirait le montant minimum à partir duquel les citoyens doivent déclarer leurs impôts devant les autorités.

Le point le plus controversé de l’initiative propose que, à partir de 2022, ceux qui gagnent plus de 2,4 millions de pesos par mois (environ 663 dollars aujourd’hui) doivent déclarer l’impôt sur le revenu, mesure rejetée par les syndicats dans un pays où les salaires Le minimum est l’équivalent de 248 $.


D’ici 2023, la base devrait être étendue à ceux qui reçoivent un chiffre supérieur à 1,7 million de pesos par mois (environ 470 dollars).

Le projet de loi envisage la perception de la TVA, qui est de 19%, aux taux des services publics d’énergie, d’aqueduc et d’assainissement et de gaz domestique, pour les utilisateurs des couches sociales 4, 5 et 6, les plus élevées de l’échelle.

Des impôts sur la fortune aux impôts «verts»

S’il était approuvé par l’Assemblée législative, le projet de loi créerait un impôt sur la fortune temporaire pour les salaires élevés, en particulier en 2022 et 2023.

Ceux qui, au 1er janvier, ont une valeur nette supérieure à 4865 millions de pesos (environ 1,35 million de dollars) pourraient être soumis à une taxe de 1%, mais si la valeur nette dépasse 14595 millions de pesos (environ 4 millions de dollars)), ils paieraient 2%.

De même, il est proposé que les travailleurs du secteur public ou privé qui gagnent plus de 10 millions de pesos par mois (environ 2 765 dollars) se voient imposer au cours du second semestre de cette année la « taxe temporaire et de solidarité sur les hauts revenus », en plus de impôt sur le revenu.

D’autres mesures envisagées visent à lutter contre le changement climatique: elle augmente les surtaxes sur l’essence et le diesel, modifie la taxe perçue pour l’utilisation des combustibles fossiles et crée une taxe nationale sur les produits en plastique à usage unique utilisés pour l’emballage, l’emballage ou l’emballage des marchandises.

Critiques contre la proposition de réforme fiscale en Colombie

Avec ce projet, le gouvernement du président Iván Duque espère lever 23 milliards de pesos (environ 6,3 milliards de dollars) qui serviront à améliorer les finances publiques et à financer les programmes d’assistance sociale.

Environ 74% de la collection proviendra de particuliers et le reste d’entreprises, a reconnu le ministre des Finances, Alberto Carrasquilla, qui a été la cible des critiques de ceux qui estiment que la réforme touchera avant tout la classe moyenne.

Pour Alejandro Useche, professeur à l’école de gestion de l’Universidad del Rosario, la réforme, nécessaire pour soutenir les dépenses dans un pays endetté, était mal formulée.

« Cela risque de générer un plus grand dommage sur les poches des contribuables à faible revenu et du coup pas autant sur les personnes et les entreprises à hauts revenus et actifs », a-t-il prévenu l’agence AFP.

L’opposition et les syndicats ont annoncé des mobilisations pour le 28 avril contre ce qui sera la troisième réforme fiscale en trois ans de gouvernement, alors que l’Assemblée législative en discute, tâche difficile dans un Congrès qui n’a pas de majorité au pouvoir.

En outre, il fait face à la réticence de ses alliés à une année d’élection présidentielle, qui à son tour ne laisse que très peu de temps pour son approbation, comme l’a averti mercredi l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Avec AFP et EFE

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