Les autorités de Nouvelle-Calédonie ont rapporté jeudi qu'au moins deux personnes sont mortes dans des affrontements avec des gendarmes lors d'une opération de police menée dans la ville de Saint-Louis, enclave indépendantiste en territoire français, un incident survenu quatre mois après la forte protestations contre la réforme des listes électorales.
L'opération visait à arrêter plusieurs personnes prétendument impliquées dans les émeutes enregistrées les mois précédents. Les autorités, qui ont confirmé le décès d'une deuxième personne, ont précisé que les deux hommes, âgés de 29 et 30 ans, avaient ouvert le feu sur les gendarmes.
Les deux hommes sont décédés en raison de la gravité de leurs blessures après avoir reçu plusieurs coups de feu de la part d'un agent du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale, comme l'explique dans un communiqué le procureur général de Nouvelle-Calédonie, Yves Dupas, qui a ordonné l'ouverture de deux enquêtes. à cet égard.
Ainsi, le nombre de morts dans le contexte de la vague de violences qui a débuté en mai dernier s'élève à treize. Des milliers de personnes sont alors descendues dans la rue pour bloquer la réforme constitutionnelle qui prévoyait une modification du recensement pour accorder le droit de vote à tous les citoyens français résidant sur le territoire depuis au moins dix ans.
Les populations indigènes et indépendantistes ont durement critiqué cette mesure, estimant qu'elle entraînerait une perte de pouvoir et de représentation. Jusqu'à présent, le recensement était limité aux résidents du territoire avant 1998 et à leurs descendants, à condition qu'ils aient maintenu leur résidence habituelle sur le territoire pendant au moins dix ans.
La situation a amené le président français Emmanuel Macron à reculer et à affirmer qu'il ne « forcerait » pas la réforme électorale, tout en précisant que les rapports pertinents seraient faits depuis Paris pour parvenir à une solution à cet égard. La semaine dernière, les autorités ont prolongé et renforcé le couvre-feu à l'approche de la fête du 24 septembre, qui coïncide avec l'anniversaire du début de la colonisation par la France en 1853 et pourrait générer de nouvelles sources de violence.
Le couvre-feu était déjà en vigueur dans la région depuis près de quatre mois, dans le contexte d'une forte vague de protestations contre la réforme constitutionnelle, qui élargit les listes électorales aux citoyens français résidant sur l'île depuis plus de dix ans.