Gisèle Pelicot, victime de viols organisés pendant une décennie à son domicile par son ex-mari Dominique Pelicot, condamné à 20 ans de prison, a demandé à l’un de ses violeurs d’assumer la responsabilité de ses actes suite à l’appel interjeté par le condamné devant la justice française.
“Tu te considères comme une victime. Victime de quoi ? La seule victime dans cette salle, c’est moi. Tu n’es pas victime de Monsieur Pelicot. Assume la responsabilité de tes actes et arrête de te cacher derrière ta lâcheté”, a déclaré Gisèle lors de la troisième audience du procès, qui s’est tenue au tribunal de Nîmes, dans le sud de la France.
Husamettin D, condamné en décembre 2024 à neuf ans de prison par le tribunal du département de Vaucluse pour “viol aggravé”, a blâmé Dominique Pelicot pour lui avoir tendu un piège le 28 juin 2019 en lui promettant que sa femme se réveillerait à un moment donné et que tout cela faisait partie d’un jeu sexuel.
L’accusé — le seul des 51 agresseurs condamnés dans cette affaire à avoir maintenu son appel — a assuré qu’il s’était senti menacé par Pelicot, sans préciser quel type de menaces il avait reçu, et a décidé de rester au domicile du couple à Mazan ce jour-là.
L’homme de 44 ans, qui risque 20 ans de prison en appel, s’est couvert le visage avec un masque, des lunettes de soleil et un béret pendant l’audience, qui a débuté ce mercredi avec la projection d’une quinzaine de vidéos enregistrées par Pelicot lui-même, dans lesquelles la victime ne montre pas la moindre activité de conscience.
Dominique Pelicot a été condamné en décembre 2024 à 20 ans de prison pour avoir drogué son épouse Gisèle pendant au moins dix ans afin que des dizaines d’individus la violent à son propre domicile. Les procureurs ont fait état d’au moins 92 viols pendant cette période.
Certains des accusés dans cette affaire — condamnés à des peines allant de cinq à 13 ans — ont reconnu avoir commis les délits, tandis que d’autres ont assuré qu’ils pensaient que Pelicot elle-même avait consenti à avoir des relations, alléguant que c’est Dominique qui les avait “influencés” pour qu’ils commettent ces actes, ce que le principal accusé a nié, insistant à tout moment sur le fait que les autres “étaient au courant de tout”.
